Slow West
2015
John Maclean
Certains sont nostalgiques des Westerns, et quand on contemple la magnificence des décors des deux premières saisons de Westworld, comment ne pas l’être ? Il y a bien sûr quelques exceptions de temps à autre, arrivant à devenir de jolis succès, mais globalement le genre appartient désormais au passé. Malgré quelques têtes connues, outre le duo d’affiche on retrouve par exemple Rory McCann (le limier de Game of Thrones) ou l’éternel méchant bidon (Ben Mendelsohn), le film n’a pratiquement pas eu droit à une sortie en salle, à peine trois cent mille entrées dans le monde, et même sa sortie en DVD/Blu-ray fut anecdotique voir inexistante, le film étant par exemple en France une exclusivité télé.
Ah l’amour, que ne ferait-on pas en son nom ? Au début du XIX°, gringalet à peine pubère, Jay (Kodi Smit-McPhee) a vu sa dulcinée partir d’Écosse pour les terres sauvages de l’Amérique. N’écoutant que son courage, il partira à son tour essayer de la retrouver. Chasseur de prime le prenant en pitié, Silas (Michael Fassbender) va l’escorter jusqu’à destination.
Road movie sur fond de Western, le film avait quelques bonnes cartes à abattre : le charisme du chasseur de prime, les décors enchanteurs de la Nouvelle-Zélande (parce que pourquoi pas), et le doux parfum de l’aventure. Le film est assez dynamique, de fait notamment de sa durée dépassant tout juste les 80 minutes, et on s’amusera de violence aussi absurde qu’ironique, mais globalement le scénario n’est clairement pas le point fort du film. Les coïncidences fortuites sont trop systémiques, en trop grand nombre, et la fin est une vaste blague. En même temps, c’est une apothéose à la mesure du fatalisme darwinien dépeint, mais la pilule passe mal. Quelques bons arguments, mais le film est à l’image de son message, assez vain.