La Plateforme


La Plateforme
2020
Galder Gaztelu-Urrutia

Oh oui youppie, Netflix propose des films originaux, forts ! Fermez vos gueules, un tel niveau de connerie m’exaspère. Immense buzz (et en matière de publicité il n’y a pas de mauvaise pub bien sûr) le film a énormément fait parlé de lui, et pour cause, il repose sur un concept fort : des gens enfermés par deux dans des cellules, et une plateforme qui va de haut en bas apportant de la nourriture, et chacun se sert au passage.

Face à un tel concept, les questions pleuvent. Déjà, si on a peur de manquer mais qu’on a la chance de se situer à un niveau correct, pourquoi ne pas en stocker ? Eh bien le film y répond dès les premières minutes : l’étage en question où une personne possède de la nourriture quand ce n’est pas son tour de plateforme, verra sa température atteindre une chaleur intenable ou un froid mortel. Pareillement sur pourquoi ne pas monter sur la plateforme pendant qu’elle remonte : elle va bien trop vite. Peut-être ceux qui voient le fond et meurent de faim pourraient essayer alors ? On ne sait pas, et c’est d’ailleurs le problème. Le film essaye de répondre à quelques questions de base au début, pour nous endormir, puis plus rien. Il n’y aura plus aucune autre réponse. Rien sur qui sont les organisateurs, comment cela fonctionne t-il. Eh bien oui, même si on parle de gaz, il n’y a nulle porte, et comment la plateforme fait telle pour léviter ? Pareillement, le film n’utilise pratiquement pas le fait de pouvoir voir et potentiellement communiquer avec ses voisins d’étage. Par communication, les gens pourraient savoir ce qu’il se passe au premier étage, chose que l’on ne saura jamais, ou ce qu’il se passe tout en bas, et combien d’étages il y a, ce qui est sujet à débat.

Avant de parler des problèmes plus fondamentaux du film, son concept est déjà mal réfléchi, mal exploité, et trop autocentré sur la survie. Les gens en ont bien plus conscience aujourd’hui de par la situation actuelle : le corps résiste bien mieux que l’esprit, et la nourriture physique n’est que peu de choses face à celle de l’esprit. Bon certes le film aborde aussi la folie et le suicide, mais ça reste tellement superficiel et stupide. Est-ce une étude psychologique ? Une prison de torture ? Un jugement divin ? Non, juste le délire d’un scénariste malade, véritable psychopathe qui ne jure que par la provocation. Honnêtement, je pense que la seule idée était une métaphore de l’échelle sociale, avec tout en haut des porcs qui se goinfrent, au milieu des aigris qui lèchent leurs restes, et en bas ceux qui s’entretuent pour se bouffer entre eux. Quelle que soit notre position, on est forcément une ordure, crachant toujours sur ceux qui sont en dessous, en plus on descend moins l’entraide existe. Des propos fades et nihilistes, reposant sur un scénario assez incohérent où les gens sont d’une connerie aberrante, où tout du long le but n’est que de choquer et dégoutter en montrant les choses de la façon la plus sale possible. En vrai, de par l’état d’hygiène général, personne ne pourrait survivre plus d’un mois, car dès le niveau 2 on ne peut plus rien garantir (ont-ils pissé ou chié dessus ? Bonjour staphylocoque dorée). Et le film poursuit sa logique fataliste dans le plus grand dégoût jusqu’à sa toute fin, aussi futile que le reste. Rien ne tient la route, tout n’est que provocation gratuite, et à titre personnel ce genre de film est purement néfaste, donc à éviter à tous prix.

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