Je verrai toujours vos visages
2023
Jeanne Herry
Encensé par les critiques et ayant convaincu près de 1,2 millions de spectateurs avec un maintient exceptionnel au fil des mois, le film met en lumière un sujet peu voir pas connu du public : la justice restaurative, dont le but est de confronter victimes et agresseurs pour aider les premiers à exprimer leur peur, leur colère, et à faire comprendre aux seconds que leurs actes, au delà de la sentence pénal, a aussi des répercutions humaines.
Si le concept peut laisser dubitatif, au même titre que les séances de psy (parler est-il toujours la solution ?), le principe reste le même : il faut essayer avant de juger, et surtout pour savoir si ça peut ou non marcher. Et il faut dire que pour attirer le casting du film est absolument complètement dingue : Adèle Exarchopoulos, Gilles Lellouche, Leïla Bekhti, Jean-Pierre Darroussin, Miou-Miou, Denis Podalydès, Fred Testot, Raphaël Quenard ou encore Elodie Bouchez. Ahurissant. Et autant dire qu’il ne fait catégoriquement aucun doute que les trois premiers auront à minima une nomination aux Césars, sachant que l’injustice du monde fait qu’ils n’ont pour l’heure jamais reçu de César en dehors du meilleur espoir pour les deux dames. Et c’est bien là la force du film, qui au delà de mettre en lumière la brutalité et la monstruosité des hommes, est surtout un film basé sur l’impact de dialogues forts, percutants, et dont l’intensité dramatique des acteurs transcende un récit déjà puissant. On pourrait comparer le film aux Chatouilles avec qui il partage cette violence physique, psychologique, et cette importance de la justice, tant au niveau de la loi que de la morale. Un film fort et bouleversant, et disons-le, important, car le cinéma ça n’est pas que se divertir, c’est aussi ressentir.