The Killer


The Killer
2023
David Fincher

Assurément l’un des plus grands événements cinématographique du moment, le film est réalisé par un auteur oscarisé considéré comme l’un des meilleurs de l’histoire, avec en tête d’affiche un immense acteur se faisant assez rare dernièrement, le tout pour une adaptation d’une BD française à l’ambition ahurissante puisque le budget est colossal, pas moins de 175 M$, ce qui est dingue pour une production Netflix. Comme quoi, on peut avoir du potentiel, s’en donner les moyens, de la main des plus grands, mais se vautrer comme rarement.

L’histoire est ô combien classique : celle d’un tueur à gages (Michael Fassbender). Il va un jour rater une mission, tuant la mauvaise personne, et au lieu de retenter un second tire ou de chercher à honorer son contrat à une autre occasion, il va prendre la fuite. Grosse erreur dans ce milieu, et un contrat sera mis sur sa tête, mais c’est sa femme qui sera trouvée seule chez lui, finissant à l’hôpital. Constatant à son retour que son inaction a eu des répercussions, il cherchera à se venger.

Le postulat du film est déjà catastrophique. Il rate sa mission, ne l’assume pas, la faute retombe sur sa femme, mais qui survit, et lui qui jacasse pendant toute la longue introduction pour dire à quel point c’est un tueur froid, qu’on s’en fout de la cible, il va prendre à cœur d’avoir été la cible. Et alors même que visiblement tout le monde a tourné la page, que l’agression sur sa femme aura été un avertissement suffisant, il va quand même partir en croisade pour liquider tous ceux impliqués. C’est totalement illogique et débile. Mais si au moins le film était efficace…

Certes, que l’histoire soit bancale, avec un protagoniste détestable et incohérent, c’est assurément le plus gros souci, mais des films mal écrits restant divertissants, il y en a. Ce ne sera pas le cas ici, le style du film étant un problème d’une ampleur presque aussi grande. Pratiquement pas une seule scène d’action, là seule réelle étant une bagarre chaotique où le style froid et distant rejette toute forme de dynamisme. Il attend, enquête, se déplace, s’infiltre, prend l’avion. Que c’est mou ! Eh puis surtout, il faut parler de cette immense blague : 175 M$. Alors oui, il y a pas mal de décors, on voyage beaucoup, mais il n’y a que très peu de casse, jamais de grande ampleur, et à aucun moment on ne sent l’argent à l’écran plus que dans un film comme Sound of Freedom qui nous faisait voyager beaucoup également, et qui a coûté moins que le dixième (14.5 M$) ! Le réalisateur s’est prit un chèque ridicule de 100 M$ et a filé bien grassement 50 M$ à l’acteur principal ??? Mais c’est du vol, du détournement immonde ! Que le film soit chiant à en crever est une chose, d’autant qu’on a là un mélange jamais original de Mr Wolff et John Wick en absolument moins bien sur chaque point, mais avoir claqué une somme pharaonique pour un film lambda où plus du dixième du budget est difficilement justifiable à l’écran, c’est tout simplement une arnaque. Un film ennuyeux comme pas possible, doublé d’un scandale financier grotesque.

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