Sur les chemins noirs


Sur les chemins noirs
2023
Denis Imbert

L’homme face à la nature, les tourments de l’esprit face à l’épreuve du corps. Célèbre écrivain ayant tendance à brûler la chandelle par les deux bouts, Pierre Girard (Jean Dujardin) va miraculeusement survivre à une stupide chute d’un balcon sous l’emprise de l’alcool, mais le corps salement amoché. Malgré l’avis des médecins et la difficulté que représente déjà le simple fait de marcher, il va se mettre au défi de traverser toute la diagonale du vide à pieds, soit plus de 1300 km. Pour se reconstruire physiquement et moralement, il va se lancer sur les chemins noirs.

Ode à l’aventure et à la poésie, le film est un formidable voyage à travers la France, montrant des paysages peu mis en avant et pourtant incroyables, mais plus incroyable encore, c’est le fait de parcourir toutes ces terres à pieds. Une marche parfois en dehors des sentiers, d’où le titre, les chemins noirs désignant les trajets non balisés en pleine nature. Que ce soit l’acting, son charisme ou son timbre de voix, Jean Dujardin porte admirablement ce récit, accompagné notamment par la rayonnante Joséphine Japy et le trop rare Jonathan Zaccaï, symbolisant chacun deux types d’amour : la romance et l’amitié. La musique, souvent discrète, se permet parfois quelques envolées assez superbes, renforçant cette alchimie entre l’évasion spirituelle et celle de l’escapade, fuite citadine. Certains diront que l’aventure manque de rebondissements, mais je dirais surtout qu’elle manque d’interactions, car c’est dans les trop peu nombreux moments de partage, de discutions avec ces gens courageux attachés à leurs terres natales, que le film est le plus juste et le plus touchant. Du bel ouvrage pour les âmes sensibles.

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