The Fabelmans


The Fabelmans
2023
Steven Spielberg

Projet des plus personnels pour le géant Steven Spielberg, s’attaquant ni plus ni moins qu’à sa propre histoire, en version quelque peu romancée d’après ses propres dires. L’idée de raconter le parcours de l’un des réalisateurs les plus renommés de l’histoire du cinéma, c’était particulièrement alléchant, et les critiques de la presse notamment furent quasiment unanimes pour le porter aux nus, mais l’ère post-covid est une catastrophe pour la légende, enchaînant coup sur coup deux des pires plantades de sa carrière, avec cette fois tout juste 43 M$ dans le monde, alors même que le film a frôlé la barre du million de spectateurs en France, c’est dire le niveau abyssal partout ailleurs…

Le jeune Steven Sam a grandi dans les années 40-50 en plein âge d’or d’Hollywood, se découvrant très jeune une passion pour le cinéma. Après avoir vu le premier film de sa vie au cinéma, stupéfié par le réalisme d’une scène de train percutant divers obstacles, il n’aura plus qu’une obsession : avoir son propre train miniature et y simuler le même genre de scène épique. A mesure qu’il va s’éveiller à la vie, il va également s’éveiller à l’art de la réalisation.

Les critiques adorent quand on parle de cinéma, alors quand un maître du genre nous sort une œuvre autobiographique, pas étonnant que toute l’industrie se soit à ce point enthousiasmée. Mais face à un échec commercial si violent, elle semble avoir fait machine arrière en cours de route, le film n’ayant reçu aucun prix aux Oscars malgré une dizaine de nominations. Il faut dire que si le film est dans l’ensemble une belle réussite avec son lot de pépites, dans ses bien trop longues 2h31 de métrage, nombre de passages sont soit trop communs, soit pas intéressants. On commence tout d’abord crescendo avec le film sur le train, puis on passe sur de la débrouillardise impressionnante avec l’attaque de la diligence, à carrément du film professionnel et abouti avec la séquence de guerre. Et quand le film parle de trou d’épingle pour simuler un flash, de coup de génie pour faire avec les moyens du bord, c’est à la fois impressionnant et inspirant. Voilà comment un tel génie a émergé. Seulement au milieu de tout ça, les problèmes familiaux avec la mère (Michelle Williams), le père (Paul Dano) et le meilleur ami (Seth Rogen) sont fades en comparaison, et le pire viendra en seconde moitié : on basculera dans du teen movie pas très inspiré, avec en prime un film de vacance pas passionnant. Il faudra attendre la toute fin pour avoir à nouveau un éclair de génie, cassage de quatrième mur, mais c’est faiblard. Si on enlève les clichés familiaux, la première moitié est incroyable, montrant tout le génie créatif et l’envers du décor de façon brillante, mais la seconde moitié est convenue, voir ennuyeuse par moments. Dommage que tout le film ne se soit pas concentré sur les projets créatifs, on aurait eu là un projet autrement plus palpitant.

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