La dernière lettre de son amant


La dernière lettre de son amant
2021
Augustine Frizzell

Voici une mise en abyme de la chute des valeurs, tant morales que romantiques, face à l’inexorabilité du temps qui passe et le poids de nos décisions personnelles. Adapté d’un roman de Jojo Moyes, le film va confronter deux époques, deux visions du monde, et sur comment le passé nous permet de tirer des leçons au présent.

Contemporaine, Ellie (Felicity Jones) est une femme libre, multipliant les coups d’un soir sans aucune forme d’attachement, parcourant la vie comme un jeu sans conséquences. Travaillant comme chroniqueuse dans un organe de presse, elle va un jour tomber sur une lettre des années 60 où un fougueux Mr. Boot (Callum Turner) déclare sa flamme à une certaine J (Shailene Woodley), apparemment mariée et qu’il invite à prendre la fuite avec lui. Piquée au vif dans sa curiosité, va alors débuter une enquête pour comprendre qui sont les deux amants, et où les a mené cette idylle.

Le film part ainsi du monde moderne, terne et froid, pour nous replonger dans la fougue et la passion des années 60, mais qui étaient gangrénées par les non dits, les pulsions réprimées, le sens des convenances et autres mariages de confort, de façade. Le film met ainsi en exergue une femme moderne, sans valeurs, qui apprend à connaître la vie d’une autre d’un autre temps, qui était prête à sacrifier la sienne sur l’autel de la bienséance et le conformisme, mais qui va renaître après la rencontre d’un homme tendre qui saura l’aimer comme elle ne l’a jamais été. Romance épistolaire, cachée, fantasmée, remettant ainsi l’église au centre du village pour rappeler à l’enquêtrice qui nous offre cette histoire par procuration, que la vie a tout de suite plus de sens si on la partage avec quelqu’un qu’on aime. Certains pendants de l’histoire sont trop prévisibles, notamment à cause de la première scène qui en dit trop, trop tôt, mais on reste captivé par cette tendre histoire, attachante, d’autant que l’histoire au présent est très mignonne également avec le complicité naissante entre Ellie et le responsable des archives. Un beau moment suspendu qui se laisse pleinement apprécier.

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