Barbare


Barbare
2022
Zach Cregger

Nous étions en septembre 2022, les cinémas connaissaient leur pire traversée du désert de l’histoire – hors covid – à tel point que la semaine d’avant Top Gun Maverick était numéro 1 du box-office alors que déjà en salles depuis quatre mois, avec un anémique 6 M$ ! Et là, les gens se sont – modérément mais sûrement – rué sur un film d’horreur qui avait pourtant toutes les chances d’être aseptisé, puisque produit par Disney. Oui oui, et il est d’ailleurs sorti directement sur Disney+ à l’époque en France. Et entre des critiques très enthousiastes et une absence de concurrence, la longévité du film fut exceptionnelle : presque 41 M$ pour un démarrage à 10.5 M$, alors même que la plupart des films d’horreur peinent à doubler leur premier weekend d’exploitation sur l’ensemble de leur carrière. La révolution ? Seulement sur le début…

Voilà qui rappellera des souvenirs à tous ceux ayant déjà prit un logement sur booking.com ou autre airbnb avec le petit boîtier où il faut rentrer un code reçu avec la réservation pour récupérer les clés. Seulement cette nuit là, ce sera la douche froide pour Tess (Georgina Campbell) : pas de clés dans le boîter, et pire, quelqu’un occupant déjà les lieux, un certain Keith (Bill Skarsgard). Problème de réservation multiple ? Occupant clandestin ? Conspiration occulte ? La maison cache-t-elle de terribles secrets ?

Sans être une claque absolue, le début du film est maîtrisé : une ambiance pesante, angoissante, avec une femme livrée en pâture à un homme terrifiant (du fait notamment de précédents rôles de l’acteur, et le film en joue brillamment). Plus le film avance plus la tension monte, avec d’excellentes idées de réalisation comme le miroir. Puis brusque retournement reposant sur le côté bonne samaritaine de l’héroïne, créant de fait un certain rejet du film tant son instinct de survie est catastrophique et en total décalage avec ce que le spectateur ressent. Et c’est là que le film nous perd : il coupe, puis c’est comme si on basculait sur un tout autre film metoo avec un Justin Long (bigre que sa carrière est morte depuis plus d’une décennie, le pauvre), et on aurait tendance à s’ennuyer et rejeter encore plus fort la proposition. Oui, il est dépeint comme un connard, mais qui irait jusqu’à mesurer les mètres carrés du sous-sol en jouissant de l’argent potentiel sans tenir compte des étrangetés toutes plus glauques et alarmantes les unes que les autres ? Y’a des limites à l’avidité… Et là encore, toutes les décisions finales sont de pire en pire niveau crédibilité, nous faisant retourner aux slashers les plus basiques et stéréotypés. Dommage, le potentiel était là, le début très prometteur, quelques idées brillantes, mais pour un développement peu crédible et qui n’aura de cesse que nous sortir de l’immersion.

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