Je m’appelle Loh Kiwan


Je m’appelle Loh Kiwan
2024
Hee-Jin Kim

Après la misère au Liban avec Capharnaüm, place à celle de la Belgique. Oui oui, le pays de la frite. C’est bien dans le pays francophone que ce film coréen Netflix a choisi de placer son intrigue, où quand l’immigration n’est plus une solution, mais le problème.

Coulant des jours paisibles en Corée du Nord, Loh Kiwan (Joong-ki Song) va vouloir rejoindre sa mère en Chine, mais sera pour ce fait recherché des autorités, et sa connerie entraînera la mort de sa mère et son envie de fuir, en l’occurrence en Belgique grâce à un passeur. Néanmoins, face à un service d’immigration intransigeant et la barrière de langue, ne parlant rien d’autre que le chinois hormis son coréen natal, sa situation va devenir des plus précaires, l’obligeant à vivre dans la rue avec le rude froid de l’hiver.

Les bases du film sont au mieux bancales : il n’est absolument jamais expliqué – hormis retrouver sa mère – pourquoi le personnage principal a quitté son pays. De plus, l’homme est recherché à la fois par les autorités coréenne et celles chinoises, risquant dans les deux cas la peine de mort, et il semble que les responsables immigrationnistes n’en ont rien a carrer. Bigre que c’est le jour et la nuit avec la France, con de passeur ! Eh puis merde, autant cibler un pays avec plus de population susceptible de parler l’une de ses deux langues asiatiques, que le choix de la Belgique est stupide !

Passer cette approche laborieuse, on découvre un héros assez peu sympathique, la faute à une propension à la connerie phénoménale et une absence de jugeotte ahurissante. Quand on est con… Reste une seconde partie plus intéressante, avec une vie clandestine mais en travaillant vraiment, en cherchant à s’en sortir et à recréer des liens sociaux, une vie en somme. L’amourette aurait être mignonne également, si ça n’apportait pas un point encore plus noir au tableau : une lourdeur infame. Tout ce qui entoure sa copine, hormis la mort de la mère, tourne autour de malfrats, de la drogue et de jeux clandestins. Ca n’apporte absolument rien à l’intrigue, ça casse continuellement le rythme et ajoute du drama là où celui de la désillusion d’une vie meilleur post-immigration était un sujet en or. Et le film en devient bien trop long, avec des baisses de tension régulières. Dommage, l’approche est sabordée de toutes parts, et le résultat est au mieux laborieux, mais bien souvent détestable.

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