Harcelés
2008
Neil LaBute
C’est assurément quelque chose d’assez secondaire à laquelle on y pense pas, mais les voisins peuvent être un facteur important dans le cadre d’un déménagement. Ils peuvent être de bons amis bien pratiques pour arroser les plantes quand on part en vacances, ou au contraire être de pénibles trouble-fête aux habitudes de vie pas très communautaire.
On suivra ainsi Chris (Patrick Wilson) et Lisa (Kerry Washington), un couple venant fraîchement d’accéder à leur premier maison, une belle propriété dans un quartier chic sur les montages de Los Angeles. Seulement voilà, leur voisin Abel (Samuel L. Jackson), policier noir et raciste au dernier degré, va très mal vivre de voir l’une des « siennes » avec une saloperie d’homme blanc. Va peu à peu monter une escalade de la violence entre les deux partis, l’un voulant les faire partir, les autres ne souhaitant pas se laisser faire.
Le principe du film était très bon sur le papier, et le début était prometteur, pendant environ demi-heure. La guerre de voisins avait surtout un potentiel comique, registre auquel le film va se refuser, sombrant dans du drame humain rarement pertinent et vite redondant. Tous plus pourris les uns que les autres entre le policier raciste dans un abus constant, des méthodes vraiment pas orthodoxes et se posant pourtant en moralisateur. De son côté, le « vilain blanc » mérite tout de même un peu ce qui lui arrive tant il fait régulièrement preuve d’incivilité, de mépris, et puis surtout quel con ! Entre goujaterie, inélégance et égoïsme exacerbé, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Le film va partir trop loin, tout en oubliant le principe de ce faire des petites crasses entre voisins, pour un final grotesque. Et très vite, la formule va devenir redondante, pour ne pas dire ennuyeuse. Un film qui n’aura pas si dépasser son postulat de départ, ni même le traiter correctement.
PS : j’avais complètement oublié ce film, déjà critiqué dix ans plus tôt : https://antoinelepage.fr/index.php/2014/08/10/harceles/