Une Femme en jeu
2024
Anna Kendrick
Cinq ans après Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile, Netflix remet le couvert dans le genre biopic d’un tueur en série, qui là encore, sera un homme amateur de jeunes femmes (mais pas pas queue). Cette fois, l’histoire ne centrera pas son récit autour d’un procès dévoilant le monstre se cachant sournoisement derrière le gendre idéal, mais autour d’une émission d’apparence anodine.
Le film nous plonge au cœur des années 70 dans leur version américaine de Tournez ménage. Actrice n’arrivant pas à percer faute d’accepter de se prostituer auprès des producteurs, Cheryl (Anna Kendrick) va se retrouver à tenter sa chance dans une émission de rencontres, où elle devra discuter avec trois inconnus devant de leur côté essayer de la séduire. Seulement voilà, l’un des trois se trouve être un dangereux tueur en série.
Si le concept ne paye pas de mine de prime à bord, il faut surtout le voir comme un culot assez phénoménal : un type fou furieux qui viole et tue de jeunes femmes chaque semaine, vient se pavaner à la télé l’air de rien entre deux meurtres. Un mélange de fascination, amusement et terreur ponctue donc le long-métrage, avec il est vrai un talent certain. Outre la force comique de l’émission en elle-même, dont la parodie des Inconnus semble presque une copie conforme en réalité, voir le mode opératoire si facile, avec en parallèle le côté hippie d’une société moralement à l’agonie, cela rend d’autant plus fort le témoignage temporel d’une époque d’habitude portée aux nues comme la fin de l’âge d’or avant que tout ne parte en vrille. Dans un sens oui, mais ça serait passer sous le tapis un sacré paquet de saloperies et dérives, et le film les met en lumière avec un certain brio, sans compter la fascination morbide de voir jusqu’où peuvent aller certains esprits dérangés. Petit mot sur le tueur d’ailleurs, dont la ressemblance physique confondante avec MisterJDay est des plus cocasses.