Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile

Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile
2019
Joe Berlinger

Dans l’industrie du cinéma, il faut désormais composer avec un nouvel acteur majeur : Netflix, qui après avoir marqué le monde des séries compte bien en faire autant avec les longs-métrages. Le service de streaming multiplie les projets d’envergure et démontre une fois de plus sa capacité à séduire des stars très convoitées. Mais plus que son casting incroyable, c’est avant tout son histoire qui a attisé ma curiosité.

Le film retrace une histoire vraie, que nombre d’entre nous avons oublié ou n’étions pas encore né, et qui a pourtant beaucoup fait couler d’encre à l’époque. En 1969, Liz Kendall (Lily Collins), une jeune mère célibataire, va faire la rencontre d’un certain Ted Bundy (Zac Efron). Bel homme et charmeur, elle va tomber sous son charme, et il se révélera être un homme tendre et attention, prenant grand soin de sa fille. L’homme bien sous tout rapport, promu à un brillant avenir d’avocat. Pourtant, il sera arrêté en 1975 pour enlèvement aggravé et tentative de meurtre, le début d’une terrible descente aux enfers. Alors que les charges étaient inexistantes, il sera reconnu coupable, et à cause de similarités troublantes, plusieurs affaires de meurtres vont lui tomber dessus. Alors qu’il clame son innocence et qu’aucune preuve n’a été apportée, il se retrouve placardé comme l’ennemi public numéro un, condamné d’avance.

L’idée du film était gageure : ressortir une vieille affaire oubliée pour y faire naître un suspense terrifiant. Avons-nous affaire à l’une des plus grandes erreurs judiciaires de l’histoire ? Ou avons-nous affaire à un psychopathe affabulateur passé maître dans l’art du mensonge et de l’emprise psychologique ? Le doute était permis, d’autant que le film met en avant une justice expéditive et condamnant sans le moindre fait avéré. Le jeu de son interprète rend la confusion d’autant plus grande, l’ambiguïté étant effrayante. Avec en plus en face de lui de grands acteurs comme John Malkovich et Haley Joel Osment, et des têtes connues en grande forme (Kaya Scodelario et Jim Parsons), le niveau de jeu est vraiment très bon. Pour peu qu’on soit amateur de belles tirades et démonstration d’éloquence, les nombreux procès nous raviront. Un très bon film donc, mais il aurait pu être encore meilleur si la construction n’était pas bancale. Dès la première scène, on nous révèle bien trop de choses, rendant le déroulement prévisible, alors même que le développement regorge de surprises, aux effets amoindris par un choix incompréhensible. Reste une histoire captivante, mais pour le suspense il faudra repasser.

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