Vice-Versa 2
2024
Kelsey Mann
Nous y voilà : le plus gros succès mondial de 2024, et de loin. Certes gros succès tant critique que commercial avec 850 M$, le premier Vice Versa semble minuscule à côté. Visiblement, la base de fans a croît de façon impressionnante, puisque cette suite a tout simplement doublé les scores du précédent, mais avec ces quasi 1,7 milliards de dollars dans le monde, c’est carrément le record historique pour un film d’animation qui a été pulvérisé puisque La Reine des Neiges 2 (que je terminerais pour le 3, m’étant endormi devant) s’est contenté de « seulement » 1,45 milliards, et c’est même au delà du « live action » Le Roi Lion de 2018, purge (que je n’ai jamais eu le courage de finir, même en dormant) qui avait fait 1,66 milliards. Car oui, le succès ne veut pas dire qualité…
Comme teasé à la fin du premier, cette suite se focalisera sur le cataclysme de la puberté. Ainsi, alors que Riley se rend à un stage de hoquet, les sentiments se bousculent dans sa tête. Joie (Charlotte Le Bon), Tristesse (Marilou Berry), Peur (Pierre Niney), Dégoût (Mélanie Laurent) et Colère (Gilles Lellouche) vont être rejoins par Envie, Ennui (Adèle Exarchopoulos), Embarras, et surtout Anxiété, bien décidée à prendre le contrôle.
Aussi sympathique et coloré qu’était le premier, il restait au final cette impression de scénario un peu limité, et surtout de concept à peine effleuré avec enfin une imagination débridée pour son générique de fin. Donc une suite pouvait être l’occasion d’exploiter pleinement le potentiel, tant comique que émotionnel. Malheureusement, l’histoire va être une quasi redite tant la crise d’adolescente était déjà au cœur du premier récit, et rien de bien nouveau sous le soleil. De la course à la popularité au détriment de ses amies initiales, l’hypocrisie sociale, tous les pires clichés du genre y passent, avec une lourdeur décuplée par un surplus d’émotions redondantes : Envie est un mélange de Joie et Dégoût, Ennui était déjà présent avec Tristesse, pareillement pour Embarras, tendis qu’Anxiété est un mix de Peur et de Colère. Plus encore, la trame de fond est digne d’un épisode de série avec ce weekend sportif. On garde donc le style graphique et l’ambiance très réussis, mais rien de ce que n’apporte le film n’enrichi l’univers déjà existant. Une suite fainéante, trop facile et peu gratifiante, purement mercantile, mais face au succès tonitruant, ils ont visiblement eu raison, et peu de doute que la trajectoire ne prendra pas plus de risques dans un troisième volet inévitable.