Exhuma


Exhuma
2024
Jang Jae-hyun

Voici le plus gros succès annuel de la Corée du Sud, un immense carton avec près de 85 M$ dans le monde, dont 80,5 M$ rien qu’à domicile. Des scores certes légèrement moindre que Un p’tit truc en plus et Le Comte de Monte-Cristo, ayant tout deux passé la barre des 100 M$ mondiaux, mais qui montre que la Corée est bien un des plus grands pays au monde en termes de cinéma et de rayonnement culturel. Si la reconnaissance critique est certaine, l’exportation du film reste néanmoins difficile, n’ayant eu qu’une sortie très limitée en France sur deux jours en septembre, et son sujet l’explique fortement.

Si en occident on parlerait de superstition, c’est là bas bien plus qu’une tradition, c’est une culture profondément ancrée et importante. L’exhumation des corps est récurrente, l’âme du disparu étant parfois troublée par la terre accueillant ses restes, et pratiquer des rituels pour accompagner l’esprit dans l’autre monde n’est pas une tâche à prendre à la légère. Une équipe spécialisée va se voir confier une mission au bord de la frontière, sur une haute montagne reculée, y découvrant une tombe cachée aux ornements royaux. Mais ce sera là la plus moindre de leurs surprises et de leurs problèmes.

Le film n’est pas évident à appréhender. La première heure sera déroutante, pour ne pas dire ennuyeuse d’un point de vu européen : on doute de tout, pensant sûrement à du charlatanisme, des superstitions de balivernes, alors qu’au contraire, le film est très sérieux et que ce genre de sujet ne prête pas à rire en Corée. Un décalage culturel, créant une barrière qui mettra du temps à se dissiper, d’autant que les mythes sur les pieux de métal, l’ancienne guerre des Corées avec le Japon, ou encore les cinq éléments asiatiques, tout cela rend l’histoire carrément hermétique de prime à bord. Mais peu à peu une magie se crée : celle du cinéma. Des images magnifiques, une réalisation superbe, des images qui resteront longtemps gravées dans ma mémoire, et surtout un dernier tiers qui pousse tous les curseurs au maximum avec de vraies visions d’horreur remarquables. Je n’ose imaginer la puissance d’une telle œuvre auprès de personnes acquises à la cause et qui profiteront pleinement de l’histoire sans avoir de préjugés ou de manquement culturel. Du grand cinéma, assurément, mais faut-il encore adhérer à l’histoire, ce qui n’a malheureusement que partiellement été mon cas.

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