Emilia Pérez
2024
Jacques Audiard
Récompensé à Cannes, aux Golden Globes et bientôt aux Oscars, le film me faisait pourtant peur au plus haut point. Entre un réalisateur dont je n’aime que peu le travail, son côté comédie musicale, genre que je déteste, et son sujet portant fièrement la bannière du wokistant, ce qui a le dont de m’énerver quand le thème est souvent juste là pour des questions d’inclusivité vomitive, il y avait donc de fortes chances pour que le film me soit totalement hermétique. Oui mais voilà, tout le monde en parle, multirécompensé, donc impossible de l’ignorer.
L’histoire semble une vaste blague, et pourtant non. On y suivra Rita (Zoe Saldana), une avocate qui sera engagée par un baron de la mafia mexicaine pour organiser sa transition, souhaitant devenir une femme. Après quelques mois dans sa nouvelle vie en tant que Emilia Pérez, elle va tenter de recréer son foyer avec sa femme (Selena Gomez) et ses deux enfants.
Ô surprise, j’ai détesté. Passons rapidement sur l’aspect comédie musicale : aucune chanson à sauver de tout le film, rien de ne serait-ce que sympathique musicalement, et la fameuse Emilia ne sait tout simplement pas chanter. Aie. Côté mise en scène, c’est prétentieux au possible, faisant de la symbolique avec des sabots de trois tonnes. Pour les actrices, c’est correct pour la plupart, sauf toujours pour Emilia, à la transformation cauchemardesque qui ne trompera personne. Reste le scénario, carrément lamentable. L’évolution des personnages est inexistante, avec une conclusion minable qu’on peinera à croire tant c’est mauvais. Pas étonné de voir Netflix diffuser cette merde aux Etats-Unis, les thématiques s’alignent parfaitement avec la ligne éditoriale, et les cinémas n’allaient pas risquer des émeutes face à ce genre de contenu. Bref, c’était attendu, mais peut-être pas à ce point.