The Substance
2024
Coralie Fargeat
Un prix à Cannes est-il synonyme de médiocrité ? Est-ce que seulement les plus mauvais films sont présent aux Oscars du meilleur film étranger ? Entre Une Zone d’intérêt, Emilia Pérez et le cas ici présent, c’est visiblement une certitude vérifiée. Les critiques bien trop hautes sont soit la résultante d’un coma à la moitié du film, soit un aveuglement chauvin, puisque malgré son casting américain, c’est bien un film français.
Qu’il est terrible de vieillir, surtout pour une femme, surtout pour une actrice. Ancienne star d’Hollywood, lauréate d’un Oscar et d’une brillante carrière, Elisabeth Sparkle (Demi Moore) n’est plus que l’ombre d’elle même à l’aura de la soixantaine. Au fond du trou après avoir été virée d’une minable émission fitness, elle va succomber à l’appel d’une douce promesse : retrouver sa jeunesse. Comment ? En prenant « the susbtance », qui dupliquera son corps pour une version parfaite (Margaret Qualley). Le hic ? Chacun des deux corps devra se mettre en veille une semaine sur deux. Le piège ? Sera t-elle encore elle-même ?
En vrai je comprends l’engouement, sur la première partie tout du moins. Déjà l’idée de tenter de la mettre à l’envers au système en redevenant cette pinup dans la force de l’âge, tout en reconnaissant être totalement hypocrite car jouant le jeu dudit système, c’est assez gageur. D’autant plus que la mise en scène est vraiment excellente, avec des visuels forts, et le casting est vraiment excellent. Dennis Quaid est vraiment parfait en gros porc de producteur vicelard. Mais une fois passé la mise en place, une mécanique prévisible se met en place, et au fond le scénario n’a rien de très original : on reste dans de la critique mollassonne du patriarcat, sur fond de dérive du clonage, avec l’évolution logique qu’on a déjà des dizaines de fois, notamment dans The Island, Moon ou A l’aube du 6ème jour. On attend donc que tout cela dégénère dans un ennui grandissant, aboutissant sur un délire qui n’a pas été le mien, loin loin s’en faut. Du défilé de monstre sur base d’orgie gore, avec une cohérence qui se fout la malle : on passe de difficulté à marcher, puis après de lourdes séquelles supplémentaires, la capacité à courir et encaisser de terribles coups. Le monstre sur scène m’a totalement sorti de l’histoire entre son accès jamais remit en question, puis le public qui réagit tellement tardivement. Un auto sabotage historique, transformant une idée géniale qui peinait déjà à tenir la longueur, en un délire gore stupide. Un saccage, tout simplement.