Un Sac De Billes


Un Sac De Billes
2017
Christian Duguay

Entre devoir de mémoire et devoir tout court puisque lecture imposée à l’école, j’ai comme beaucoup subi cette histoire, rattachée à un lointain passé qu’on allait tenter de m’imposer une nouvelle fois via l’envergure des moyens déployés et la quantité d’acteurs de renom présents à l’écran. Comme si l’argent investi était un argument pour soutenir le projet, pour éviter que cela ne coule le cinéma français, le genre de chantage qui fait que je n’ai toujours pas vu la dernière version live du moustachu gaulois. Et visiblement, je ne fus pas le seul à le voir ainsi, car malgré d’excellents retours, le film n’a fait que 1,3 millions d’entrées, amortissant donc à peine la moitié de son budget.

L’histoire prend place en 1942, alors que la France est en partie occupée par les nazis, et la menace commençait à se faire sentir pesante pour les juifs de France. Durant l’été, Roman et Anna Joffo (Patrick Bruel et Elsa Zylberstein) vont entreprendre une périlleuse traversée avec leurs quatre fils, séparé par binômes, espérant trouver la quiétude à Nice, jusqu’alors dans la France libre.

Entre film sur la guerre (mais pas de guerre) et film d’aventure, l’histoire est avant tout le récit d’une lutte pour la survie, mais aussi sur comment une enfance peut subsister au milieu de tout ça. On reprend un peu les codes de l’espionnage, la traque, les jeux de dupes, avec cette candeur rafraichissante qui rend l’ensemble plus agréable à suivre, arrivant à trouver quelques moments de joie au milieu de ce déferlement de violence, et ce de chaque côté. On s’étonne donc de voir le film traiter sur un même plan d’égalité la violence des allemands, celle des milices françaises, puis ce même peuple persécuté qui au moment de la « paix » sera prêt à se jeter sur les collabos avec une haine équivalente. Même si ce dernier n’a pas fait carrière, on ne peut que saluer la performance du petit Joseph, également bien accompagné par un Patrick Bruel aussi flamboyant que dans Le Prénom, et on notera les prestations sobres et convaincantes de Christian Clavier et Bernard Campan, sauf Kev Adams qui joue bien trop faux, mais on se délectera de son sort. Le cadre de la Grande Histoire est donc plus un prétexte pour une œuvre bien plus proche de La Gloire de mon père (qu’il faudra urgemment que je refasse la critique déplorable…) que du pur témoignage de guerre, donnant un réel intérêt au film, plus universel qu’il ne paraît.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *