Ne Zha
2019
Yu Yang
Si bien sûr on pourrait parler longtemps de tous les records absurdes qu’est entrain de pulvériser la suite, affichant pour l’instant plus de 2,1 milliards rien qu’en Chine, il ne faut pas oublier que ce succès sans précédent ne vient pas totalement de nulle part : six ans avant, un premier film avait vu le jour, et reste aujourd’hui encore le cinquième plus gros succès de tous les temps en Chine avec 737 M$.
Il faut dire que l’histoire reprend l’une des mythologies les plus connues d’Asie, celle des pilules d’esprit et de démon, deux âmes opposées censées s’affronter éternellement. Retombées dans le monde des humains, la pilule du démon va atterrir dans le corps de Ne Zha, un jeune garçon, et celle de l’esprit dans Lijing, fils du roi des dragons, dont l’espèce a été scellée aux tréfonds des abysses. Le premier est censé incarné un fléau, un chaos brut, mais pourra t-il déjouer son destin grâce à l’amour de ses parents ? Le second est censé incarner la pureté absolue, mais saura t-il ne pas succomber à la corruption des vils dragons ?
Clairement, on est là sur du téléfilm pour enfants, assez petits d’ailleurs. Ca dégouline de bons sentiments, de morale appuyée, avec une grosse dose d’humour très limite, pour ne pas dire totalement infantilisant. Mais ce n’est que peu de choses face à une technique d’animation au mieux catastrophique, accusant presque 20 ans de retard sur la concurrence, ce qui en matière de 3D, est totalement colossal. C’est immonde, saccadé, vide, avec une direction artistique aux abonnés absents en dehors de choix de couleurs très criards. Enfer et damnation ? N’abusons pas non plus, il est certain que les enfants passeront un bon moment, et l’histoire est pleine de bons sentiments. Mieux, le dernier acte est presque épique, avec quelques belles surprises comme le contre à la protection, allant à l’encontre de ce qu’on attendrait. Et au moins, je pourrais dire que j’ai les bases de ce qui est déjà la saga d’animation la plus lucrative de tous les temps, en espérant que ça se ressente sur l’investissement des prochains opus.