La Mission


La Mission
2021
Paul Greengrass

Sorti en décembre 2020 aux Etats-Unis, le film faisait parti de ces sérieux candidats aux Oscars, mais sa carrière fut clairement d’une part entachée par le Covid, avec carrément une sortie internationale annulée au dernier moment comme le montre l’affiche qui laissait entendre une sortie en salle qui n’aura jamais eu lieu, puis d’autre part par les cérémonies. La saison fut en effet assassine pour le long-métrage, repartant bredouille d’absolument chacune d’entre elles. Et en vrai, ça se comprend.

Le film prend place dans le Grand Ouest américain vers 1870. On y suivra le capitaine Jeffrey Kyle Kidd (Tom Hanks), s’étant donné la mission de « donner des nouvelles du monde » (d’ailleurs le titre VO était « News of the World »), c’est-à-dire qu’il sillonne l’Amérique de village en village pour lire des extraits de journaux, pour ainsi tenir au courant des populations qui n’ont pas forcément accès à autant de journaux de tout le pays, qui ne savent pas lire, ou qui ne prennent pas le temps. Seulement une autre mission va venir s’y greffer quand il va prendre sous son aile une orpheline (Helena Zengel) découverte suite au massacre de la tribu indienne qui l’avait kidnappé.

Le concept même du film est un mensonge : il ne donne pas vraiment des nouvelles du monde au sens informatif, ce qui pourtant serait des plus utiles à une époque où Internet n’existe pas, où la télé n’a pas été inventée, où la radio demandera encore deux décennies avant son arrivée, et où même les journaux papier restent locaux. Non, ce sera en réalité plus un conteur, un troubadour venant divertir le public, ce qui a certes un intérêt, mais beaucoup moins d’envergure. De même, l’autre mission semble stupide, car quel intérêt de ramener une enfant à des membres éloignés d’une famille qu’elle n’a jamais connue ? La construction narrative est un peu fatigante aussi, répétant la même structure voyage, problème, lecture. L’un des villages montre le potentiel sous-jacent avec le pouvoir de l’information, mais sans en faire grand chose. Si le réalisateur n’était pas Paul Greengrass et que le premier rôle n’était pas tenu par Tom Hanks, pas sûr qu’on en aurait parlé tout court. Pas mauvais, quelques bonnes idées, mais le traitement est mou et pas bien passionnant.

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