
L’Incroyable aventure de Bella
2019
Charles Martin Smith
Connaissez-vous L’Incroyable voyage ? Eh bien de deux choses l’une, soit les producteurs jouent sur la nostalgie du film, soit ils partent du principe que les gens l’ont oublié et qu’un remake pas vraiment assumé peut le repomper allégrement. Si les spectateurs semblent l’avoir beaucoup apprécié, l’idée avait visiblement ses limites tant l’échec fut retentissant, peinant à amortir la moitié du budget hors promo (81 M$ bruts pour 61 M$ de budget). Mais en vrai, le film a suffisamment d’originalité pour renouveler la formule.
Une loi injuste, un agent véreux et paf : la pauvre chienne Bella va se voir priver de sa famille (Ashley Judd, Jonah Hauer-King et Alexandra Shipp), obligée de partir à 650 km de là. Loin de se douter qu’en réalité sa dite famille mettait tout en œuvre pour pouvoir l’accueillir à nouveau et qu’elle était sur le point de rentrer à la maison, elle va décider d’entreprendre elle-même ce voyage de retour.
Le concept est peu ou prou le même que L’Incroyable voyage : un retour raté de peu, et un immense voyage à travers les Etats-Unis pour retourner à la maison. La mise en contexte est ici plus développée, notamment ce qui entoure la complicité avec les maîtres, bien plus mis en avant, et pour ce qui est du voyage il y a du pour et du contre. Plus d’émotion, de rencontres marquantes, mais le voyage en lui-même est moins impressionnant, moins centré sur les immenses paysages américains, et on passe d’un groupe attachant avec une belle complicité, à une aventure plus solitaire. Chacun des deux films a donc de solides arguments faisant pencher la balance de leur côté, mais l’aîné a forcément la primeur de son âge et l’aura nostalgique l’entourant. De plus, il est dommage qu’à certains moments la production ait choisi des doublures numériques, voir carrément ne faire que des effets spéciaux pour les animaux dits dangereux, ce qui nous sort régulièrement du film tant la différence est flagrante. Chapeau pour l’intégration et les interactions, mais au niveau de la modélisation on repassera. Du pur film familial comme on en fait que trop rarement, et si le concept est un peu trop proche d’un classique qui lui reste supérieur, on passe tout de même un très bon moment.
