Fenêtre sur cour

Fenêtre sur cour
1955
Alfred Hitchcock

Fidèle à son arrogance sans pareille, on peut lire sur l’affiche du film d’Alfred Hitchcock : « Si vous n’éprouvez pas une terreur délicieuse en voyant ce film, pincez-vous – vous êtes probablement déjà mort ». Le bilan est donc terrible : nous somme tous morts !

Photographe reporteur, L.B. Jeffries (James Stewart) s’est malencontreusement cassé la jambe, et plutôt que de porter des béquilles, il préfère rester tranquillement chez lui comater. Mais les quelques allez et venus de sa masseuse et de sa compagne (Grace Kelly) ne remplissent pas sa journée, et l’ennui le pèse. Et c’est de façon complètement anodine qu’il se mit à observer par la fenêtre, regardant le ciel, la cour, l’immeuble d’en face. Mais très vite, cette occupation va tourner au vice, n’hésitant pas à espionner ses voisins, jumelles et appareil photo à la main. De jour comme de nuit, tapi dans l’ombre, il épie les moindres faits et gestes. C’est alors qu’une nuit, le comportement suspect d’un homme transportant des paquets en pleine nuit va l’alerter : où est passée sa femme ? A t-il été témoin d’un meurtre ?

Le sujet est excellent. La preuve, quelques décennies plus tard Paranoïak en fera un must du genre. Et pourtant, on ne peut pas dire que le film soit passionnant, loin s’en faut. Le principal problème est qu’il ne se passe rien avant les dix dernières minutes du film. Tout le début n’est qu’une longue introduction au supposé meurtre, particulièrement improbable puisqu’on ne voit ni n’entend rien. C’est d’ailleurs un problème très gênant : la qualité sonore du film est tellement médiocre qu’il faut être particulièrement attentif pour comprendre ce que les gens disent, surtout quand les musiques « d’ambiance » s’en mêlent. Ensuite, une fois l’hypothèse de ce fait relaté, le film se noie dans son attente, tentant de faire gonfler un suspense inexistant. Tout ça pour une fin carrément ratée, filmée en saccadé et accéléré, massacrant la mise en scène. En somme, ce sont pleins de bonnes idées, mais oblitérées par une réalisation mauvaise, un rythme mou et un suspense absent.

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