Cela faisait cinq ans que le célèbre agent secret amnésique avait retrouvé ses employeurs et fait justice. Une trilogie de qualité qui alliait suspense pesant, personnage mystérieux et charismatique, scénario réfléchit et intenses scènes d’actions. Une histoire finie, mais avec près d’un milliard en trois films, l’envie de recapitaliser dessus s’est fait pesante.
Suite à la prise de conscience de Jason Bourne et à sa vendetta, l’agence gouvernementale Treadstone se retrouve menacée et une divulgation dans la presse de leurs affaires serait inenvisageable. De ce fait, le chef des opérations (Edward Norton) décréta la fin des tests et par là même la mise à mort de tous les participants au projet d’armes humaines. Soldat d’élite formé dans cette optique, Aaron Cross (Jeremy Renner) a heureusement pour lui put réagir face à sa tentative de meurtre, réussissant à disparaître par la mise en scène de sa mort. Mais il lui reste un problème de taille : rendu plus fort et plus intelligent par médication, il risque des effets secondaires de manque terribles si il n’est pas réapprovisionné au plus vite. Survivante en sursit, la doctoresse Marta Shearing (Rachel Weisz) pourrait bien être sa dernière chance de salut.
Qu’on se le dise d’emblée, le lien avec la saga Jason Bourne est complètement artificielle, voir inexistante. La société responsable de la situation est certes la même, mais on ne retrouvera aucunes des personnes précédemment impliquées, et les clin d’œil au personnage de Bourne ne servent à rien et semblent disséminés au hasard. « Tiens, là ça semble pas trop hors sujet ». Et même en dehors de ça, le scénario est faiblard : il ne s’agit ni plus ni moins qu’un camé parcourant la planète pour sa dose. En même temps, prenant place entre les deux premiers volets, ce film ne pouvait clairement pas résoudre tous les problèmes, sans quoi il entrerait en contradiction avec les événements. Reste alors l’aspect action, reprenant la force de son modèle en proposant des plans intelligents et précis, donnant lieux à de vraies bonnes situations. Le début à la neige est franchement bon, et certaines séquences, comme l’escalade de la maison de la fille ou la sortie de l’usine aux Philippines, ont vraiment de l’impact. Mais bien sûr, face à une grande faiblesse scénaristique et à une évidente facilité dans la formule, difficile de prétendre au niveau de son illustre prédécesseur. L’héritage est là, certes, mais ça reste un peu trop léger pour se hisser au delà du simple bon film d’action.