Moi, moche et méchant 2
2013
Chris Renaud, Pierre Coffin
Pas extraordinaire mais malgré tout extrêmement rentable, Moi, moche et méchant fut un sacré carton qui forcément donna envie aux producteurs de poursuivre l’aventure, et les résultats furent bien au delà de toutes les espérances. Produit pour très peu (76 M$), le film fut le troisième plus gros succès de l’année (Smaug devrait tout de même grappiller la seconde place) dans le monde avec 918,6 M$ au dernier pointage, et occupe même pour l’instant la première place en France avec 4,5 millions d’entrées (Le Hobbit 2 et La reine des neiges pouvant tous deux le dépasser). Mais encore une fois, le film se montrera tout juste sympathique.
Pour ce second opus, Gru (Gad Elmaleh) a donc tourné la page de la méchanceté et s’affiche comme un père modèle avec Agnès, Edith et Margo. Sa maison n’est plus un repère maléfique mais une institution du jeu, amenant même les services secrets à voir en lui un nouveau sauveur. Pataugeant avec une affaire de laboratoire volé contenant un dangereux produit rendant le patient agressif et terrifiant, ils vont faire appel à lui, lui demandant d’enquêter sur les gérants des boutiques d’un centre commercial : l’un d’eux étant le vilain qu’ils recherchent. Un job d’autant plus motivant qu’il fait équipe avec Lucy, la première femme pas complètement dégoûtée par lui.
On aura rarement vu une suite se reposer autant sur ses acquis. Gru était super mignon quand il faisait le gentil père ? Eh bien il le fera tout plein ! Fans des Minions ? Ils sont de retour, plus loufoques que jamais ! Qu’est-ce qu’il manquait à Gru ? Une fiancée ? Il n’y avait qu’à demander ! Du fan service pur et dur, mais malheureusement aussi arriviste que peu inspiré. Les séquences émotives sont presque ridicules, la love-story prévisible et sans intérêt, et même les Minions ne font rire que modérément. Mais on ose à peine imaginé l’intérêt du film sans eux… Plus grotesque que la première (et ça c’est fort !), cette histoire estampillée « Mexico » passe très mal, et sans aller jusqu’à dire qu’on s’ennui, il faut bien reconnaître que le public mature sera laissé pour compte. Bien sûr, on rit quelques fois des gags faciles et éculés des petites créatures jaunes, mais l’enthousiasme déjà pas exubérant s’amenuise. Les défauts sont encore plus marqués et l’inspiration est vraiment en berne. L’idée d’un spin-off centré sur les Minions pourrait à la rigueur être amusante, mais la saga semble mort-née. il serait temps que les gens s’en rendent compte.