Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal
2008
Steven Spielberg
Il n’a jamais été question d’abandonner le si lucratif personnage d’Indiana Jones, mais voulant à la fois tenter de nouvelles expériences cinématographiques et se refusant à laisser sa place à quelqu’un d’autre, Steven Spielberg ne s’est vraiment décidé à se lancer dans un quatrième volet qu’en 1997. Puis s’en est suivit des négociations compliquées, des scénarios réécrit et une sortie constamment repoussée (elle avait été un temps fermement fixée pour 2005). C’est donc finalement 19 ans qu’il aura fallut à l’aventurier pour remettre le pied à l’étrier. Heureusement, la saga était restée très populaire et le public avait répondu présent : près de 787 M$ dans le monde, un record absolu pour la franchise.
Pour une fois la saga respecte le temps écoulé et adapte donc la temporalité de son récit, la situant cette fois-ci en 1967, en pleine guerre froide (donc exactement 19 ans après la Dernière Croisade). Après les brigades paranormales nazis, Indiana Jones (Harrison Ford) va avoir à faire avec la branche scientifique du KGB, dirigée par Irina Spalko (Cate Blanchett). Elle et son escouade sont en quête d’un crâne de cristal censé les mener à la cité d’or, temple d’un savoir qui dépasse l’humanité. Tentant l’expérience de son côté, Indi va trouver main forte en la personne de Mutt (Shia LaBeouf), fils de son ancienne amante Marion (Karen Allen), capturée par le KGB au même titre que son ami archéologue Oxley (John Hurt), devenu fou à force de contempler le crâne.
Quand une attente entre deux épisodes est aussi longue, l’excitation culmine et les exigences s’en retrouvent immenses. Ainsi, le film propose du fan-service à outrance, multipliant les clin d’œil et déterrant au passage une invitée de marque, et propose aussi de très loin son histoire la plus ambitieuse. Difficile de trouver plus fort que le Graal sur Terre, du coup les scénaristes se sont tourné vers les étoiles en reliant le mystère que représentent les crânes de cristal, bijoux de perfection que l’homme ne saurait avoir fait du temps de leur création, à rien de moins que la vie extraterrestre. Une théorie que beaucoup partagent tant certaines prouesses d’antan sont incohérentes avec les avancées de leur époque, mais le film n’arrivera jamais à rendre son histoire crédible (même si par rapport aux trois dernières aventures, celle-ci n’est pas moins solide). Le film oubli d’emblée toute notion scientifique pour se focaliser sur le surnaturel, sans pour autant l’exploiter vraiment. La franchise n’a jamais été très sérieuse, mais le coup du frigo avec la bombe nucléaire restera dans les annales des blagues les plus foireuses de l’historie. Au rayon des bonnes idées finalement mauvaises, on notera Shia LaBeouf en fils sorti de nulle part : personnage inutile et passable surjoué, même si à sa décharge l’acteur a lui aussi trouvé son rôle mauvais, expliquant pourquoi il n’y à ce jour pas encore de cinquième volet. En effet, l’acteur était censé reprendre la franchise en tant que personnage principal, mais ce dernier s’est retiré du milieu Hollywoodien suite à ses expériences décevantes des blockbusters. Mais depuis la société de production s’est faite rachetée par Disney qui compte bien remettre en route la machine d’ici à 2016 (pour une sortie en 2017), espérant faire oublier à tout le monde ce quatrième film vu pour beaucoup comme une trahison. Pourtant, grâce à un visuel énorme et des paysages magnifiques, sans compter le fait que son historie n’est pas plus mauvaise que les précédentes, le film n’est pas loin d’être le meilleur de la saga.