Dragons 2
2014
Dean DeBlois
Classé sur IMDb comme le meilleur film d’animation de cette décennie, et l’un des dix meilleurs de tous les temps, Dragons avait en effet de très solides arguments. Graphiquement époustouflant, possédant en plus une direction artistique implacable doublée d’une musique inoubliable, le film sortait des sentiers battus en proposant une épopée viking passionnante où on y découvrait avec émotion l’ouverture d’un débat sur la possible gentillesse des dragons, choisissant de faire ami-ami avec au lieu de les tuer. Une aventure poétique qui mettait en avant des personnages charismatiques et attachants, et le succès du film fut à la hauteur de sa réputation amplement méritée.
Cette suite prend place quelques cinq ans après les événements du premier film, dans un village de Beurk désormais peuplé de dragons qui cohabitent gaiement. La vie suit son cours, et Harold et son fidèle Krokmou sillonnent les océans, cartographiant un monde encore plein de mystères. En plein recensement d’une nouvelle île, il va tomber sur une bande de braconniers, chargée de capturer des dragons pour un Drago qui se constituerai une armée. La menace est grande, mais Stoïk, son père et chef de village, se refuse à toute offensive préventive, connaissant la dangerosité de ce dernier. Mais se cacher n’est pas la solution pour Harold, prêt à se lancer seul dans cette quête.
La fin du premier film était très ouverte, et avec une qualité pareille difficile de ne pas sauter de joie à l’idée d’une suite, mais un problème de taille se pose. En effet, quand on part d’aussi haut la chute est probable, donc le risque de déception était énorme, pour ne pas dire certain. Si l’accueil tiède des américains au boxe office fut un choc (mais qui devrait être largement rattrapé à l’international), son accueil critique fut en revanche plus rassurant : un record quasi absolu pour le genre. Et effectivement, sans totalement surpasser le premier – la primeur a toujours une saveur particulière -, de nombreux points forts viennent compléter une formule déjà formidable. Ainsi, on retrouve cette patte graphique incroyable, sublimée par de nouvelles idées encore plus inspirées (avec notamment les alpha, la mère et son dragon), on retrouve la BO magistrale qui nous avait enchantée, et les personnages sont toujours aussi classieux, même si le grand méchant du film manque de profondeur, sans doute pour préserver le mystère autour de lui pour mieux revenir pour le troisième film programmé pour 2016. Côté réalisation c’est toujours aussi impeccable, réussissant à nous faire ressentir toute la puissance des dragons, nous écrasant totalement face à la surpuissance des alpha. Une tension parfaitement palpable, que ce soit pour nous faire ressentir l’altitude ou la suprématie d’un personnage. Pour l’histoire, à l’exception d’une révélation majeure carrément balancée dans la bande-annonce, c’est assez sage, se contentant d’un déroulement classique mais efficace. Si légère déception il y a, c’est sans doute là qu’elle se situe, mais on navigue clairement dans les mêmes eaux que le premier, avec un petit plus niveau scènes colossales. Oubliez donc la médiocre série et les pauvres moyens-métrages (même si l’un des deux était tout de même sympathique), la meilleure saga d’animation de l’histoire se poursuit avec brio, en espérant un final en apothéose dans deux ans.