Tarzan

Tarzan
2014
Reinhard Klooss

Alors qu’avait été annoncé une version live de la célèbre saga littéraire de Edgar Rice Burroughs aux Etats-Unis avec la réalisateur des quatre derniers Harry Potter à la barre (film qui ne sortira finalement qu’en juillet 2016), l’Allemagne était déjà entrain de travailler sur sa revisite de l’histoire avec encore une fois un film d’animation, 15 ans après la très appréciée version de Disney. Ambitieux projet, le film eu droit à une projection massive en Europe et en Amérique du Sud, mais la claque fut systématiquement au rendez-vous : une première semaine risible suivit d’un effondrement total, surtout à domicile. Doté d’un budget estimé à 75 M$, le film n’en récolta que 26 M$. Un bide amplement mérité.

Contemporain, le film replace l’histoire du bébé élevé par des singes dans un tout autre contexte. Bien grand déjà, JoeJoe Greyton avait une petite dizaine d’années lorsque ses parents se sont aventurés dans la jungle de l’Afrique centrale à la recherche d’un météore légendaire qui y reposerait depuis des millions d’années. Mais victimes d’un crash d’hélicoptère, ses parents vont périr, et lui sera recueilli par une pauvre mère gorille au bébé récemment décédé. Pour ne pas avoir à affronter la réalité des choses (à savoir son statut d’orphelin piégé au milieu d’une forêt équatoriale inhospitalière), il va choisir de devenir un singe et vivre au milieu des gorilles, devenant ainsi Tarzan (Kellan Lutz), l’homme-singe.

On peut désormais faire des choses magnifique sur ordinateur, et le cinéma d’animation repousse continuellement les limites du réalisme et affiche des décors plus impressionnant d’année en année. Mais ça c’est à Hollywood où la technique a un prix que celui-ci n’a visiblement pas pu se permettre. La performance capture allié à des décors très travaillés permettent un bon taux de réalisme, et la jungle est un environnement beau et riche qui permet quelques belles perspectives, mais le résultat ne suit pas. Les personnages sont assez vides, les animaux carrément ratés, et on dénote une direction artistique peu probante, de même que des textures étranges. La technique est à peu près là, mais l’inspiration non, laissant le spectateur complètement froid face aux graphismes. Puis vient alors le problème de l’histoire, très proche de celle qu’on connaît avec la vie dans la jungle, la rencontre avec Jane, la mésentente avec Clayton, changeant la chasse aux gorilles par une quête d’une météore. Une histoire bonne de base, mais les choix pour se « différentier » sont laborieux voir nuisibles, notamment le traitement réaliste visant à ne pas humaniser les animaux. De plus, cette histoire météore sortie de nulle part et nullement expliquée donne un côté très bancal à une histoire déjà incohérente de par l’âge de Tarzan au début. Une pâle copie qu’on préférera oublier.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *