Rouge rubis

Rouge rubis
2013
Felix Fuchssteiner

Typiquement le genre de films fantastiques pour ados avec une romance cul-cul, même si celui-ci avait l’air un peu moins mauvais que Mortal Instruments et autre Sublimes créatures. Mais voilà, un détail bouleverse la donne : c’est une production allemande. Trois films m’ont alors fait espérer une qualité irraisonnable. L’excellent La Vague qui brillait de manière inattendue dans tous les domaines, l’angoissant Le Maître des Sorciers qui me fait encore cauchemarder presque trois ans après, mais aussi Le Club des Cinq, plaisir coupable dont j’attend les suites avec impatience. Un quasi chef d’œuvre et deux films corrects qui prouvent néanmoins une chose : les allemands sont surprenants, et c’est tant mieux.

Première des trois adaptations de la trilogie littéraire de Kerstin Gier  enfin débarquée chez nous après plus d’un an et demi d’attente (le second opus  – Bleu saphir – étant déjà sorti mi août dans son pays d’origine), elle s’intéresse au cas des Veilleurs. Voyageurs du temps dont l’arrivée fut prophétisée depuis des temps immémoriaux, les Veilleurs répondent au nombre de douze, représentés par des pierres précieuses. Certains sont bien connus, mais d’autres restent à découvrir. Dernière dont les pouvoirs se sont manifestés, Gwendolyn (Maria Ehrich) est la Veilleuse Rubis. Organisation ancestrale chargée de guider les Veilleurs, le Cercle lui donnera une mission à accomplir avec le Veilleur Diamant, Gideon (Jannis Niewöhner) : trouver et ramener le sang des douze Veilleurs pour compléter leur machine de contrôle de voyage temporel.

Le film est à peu près ce que j’en attendais : classique sur le fond, plus original sur la forme. L’histoire, très prometteuse sur le papier (voyages dans le temps incontrôlables, double organisation secrète à la Assassin’s Creed, principe des douze pierres), marche effectivement très bien, reposant sur quelques effets de structure intéressants, mais le film a ses limites. Énigmatique, l’appareil qui sert à canaliser les voyages temporels est expliqué par cette simple phrase bien trop arrangeante : « c’est de la science ». L’utilisation de sang ne sera donc pas non plus expliquée. Et ça n’est malheureusement pas la seule faille de l’histoire, ponctuée de quelques incohérences, même si certaines sont dues au budget minimaliste du film, mais en dehors de ça le film s’en sort à merveille d’un point de vu graphique, qui à quelques mouvements de caméra parkinsoniens près convainc paisiblement. L’ambiance est soignée, les acteurs satisfaisants, les décors parfaitement retranscrits et malgré des défauts criants (comme la romance téléphonée), on se prend au jeu grâce à l’univers quasi novateur et à cette héroïne sympathique. Pas mal de choses gardées sous le coude pour les deux prochains films, qui on l’espère étofferont un scénario qui a du mal à dépasser ses prémisses, mais c’est déjà très respectable.

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