Le cinéma allemand n’est pas des plus exportés et n’est pas non plus très prolifique (part de marché local inférieur à 10 % contre 40 en France). Il n’y a qu’à voir, je croit que ma seule critique de film allemand est Krabat. Néanmoins ce dernier, sans être très bon, avait le mérite d’être original et assez unique dans son ambiance. Et ici, tout les espoirs sont permis quand on sait que cette histoire est inspirée de fait réels, contés dans le roman éponyme, et que le film connu un très grand succès outre-Rhin.
Dans un lycée allemand, une semaine thématique a été organisée. Il s’agit pour les élèves de choisir un cour sur l’anarchie ou l’autocratie, les autres thèmes n’étant même pas évoqués. L’autocratie veut dire l’appropriation du pouvoir par une ou plusieurs personnes qui dirigent leur peuple par la discipline et l’ordre. Elle est généralement la réponse à un malaise économique et social. L’exemple d’autocratie le plus connu est bien sûre le troisième Reich avec la dictature nazie. Le professeur Rainer Wenger est en charge de ce cour. Pour rendre son cour plus intéressant et parlant, il définira et appliquera avec ses élèves les principaux axes de cette doctrine. Au début, il ne s’agissait que d’instaurer une discipline et un mouvement autour de lui. Mais avec l’engouement et la fascination des élèves, le projet commença à vraiment prendre forme (code de conduite, uniformes, séparation, militantisme, actes délictueux…) avec même un nom, un salut et un symbole : la vague. A force de vouloir imiter un modèle, il prendra vie…
En voilà un professeur qui sait rendre ses cours intéressants ! Le principe est simple, intelligemment amené et expliqué et le résultat est stupéfiant. Plus qu’un simple mouvement communautaire, la vague rassemble pour rassembler sans autre idée que le besoin de se réunir autour d’un symbole fort et rassurant. Pour reprendre le slogan de Sarkozy, « ensemble tout devient possible ». Cette vague déferle, fédère, créé l’amitié, améliore les relations et construit une dynamique extraordinaire. Malgré quelques petits dérapages, tout fonctionne à merveille et chacun s’y retrouve et même les anciens rejetés s’intègrent parfaitement. Le problème vient des non adhérents et des opposants qui nuisent au projet et tentent de réduire tout leurs efforts à néant. Certes la limite a été franchise mais il aurai fallut l’assumer. Le film nous prouve que qu’importe les différences ou les divergences, si les gens trouvent la motivation, ils se rallieront tous. On réfléchit à la situation, on se questionne. Sans être dérangeant, le film amène intelligemment la question de la dictature et nous explique que même le système le plus parfait peut tomber si tout le monde n’adhère pas. Plus qu’une oeuvre psychologique et politique, c’est une véritable claque cinématographique !