Une Promesse

Une Promesse
2014
Patrice Leconte

Visiblement touche à tout, après avoir tenté sa chance dans le cinéma d’animation, le réalisateur des Bronzés Patrice Leconte se lance dans une production britannique adaptée d’une nouvelle allemande du sinistre Stefan Zweig. L’un de ses plus ambitieux projet serait-on tenté de dire, mais malheureusement le film n’a pas eu la diffusion escomptée, ne récoltant qu’une dizaine de salles dans la poignée de pays où il fut projeté, sauf en France, mais il peina à dépasser les cent mille entrées.

En 1912, à l’aube de la première guerre mondiale, certains regards sont encore portés vers l’avenir, comme Karl Hoffmeister (Alan Rickman), qui malgré la maladie continu à œuvrer pour le bon fonctionnement de son entreprise de sidérurgie. Formé pour prendre la succession et porter plus loin encore le commerce, Friederich Zeitz (Richard Madden, l’ex frère aîné des Starks dans Game of Thrones) fut convié à emménager dans le domaine personnel de monsieur Hoffmeister, mais cela n’était pas forcément une très bonne idée pour son hôte : il tomba immédiatement sous le charme de sa jeune épouse, Charlotte (Rebecca Hall). Une situation de plus en plus compliquée à mesure qu’il se rapprochait de cette famille.

Classique film d’époque, il n’est pas sans rappeler les histoires à la Tolstoï, se partageant entre drame et romance, avec une vision très pessimiste des choses. Une histoire d’amour impossible, un rapport à la haute société, la modernité des personnages malgré le décalage temporel : vraiment très ressemblant sur le papier. Une plutôt bonne chose tant il y a du très bon dans ce registre, mais c’est donc très classique. Peu de surprises à l’horizon donc, si ce n’est pour les connaisseurs du matériau originel, quelque peu modifié sur la fin, relançant l’intérêt avec une variante plus pertinente. Pour ce qui est du casting, le trio de tête est incroyable : Alan Rickman est toujours aussi impeccable, Rebecca Hall est un choix audacieux qui paye, privilégiant la finesse et le charme à la beauté brute, et Richard Madden fait là des débuts remarquables (trouvant là son premier rôle d’importance au cinéma). Là où le film nous laisse dubitatif, c’est au niveau de la réalisation. L’ambiance est soignée, l’image sublime et les décors magnifiques, mais le cadrage est abjecte. Les mouvements sont brutaux, saccadés, et on se paye même des zooms numériques d’une grande laideur. Une chose à laquelle on ne peut s’habituer, et passer le film à s’arracher les yeux est très gênant. Dommage, mais globalement le résultat reste tout de même solide, bénéficiant du talent des acteurs et de la force d’immersion.

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