Tom à la ferme
2014
Xavier Dolan
N’y a t-il que des abrutis dans le milieu du cinéma ? Réalisateur canadien acclamé qualifié de génie suprême, quasi reconnu comme plus grand artiste de sa génération, Xavier Dolan fait sensation à chacun de ses films, systématiquement ovationnés. S’il est difficile de juger de l’ensemble de sa carrière sur un seul film, on peut tout de même se montrer circonspect tant ce film est l’un des ennuyeux et raté de ces dernières années.
Le scénario en dit long sur le vide quasi inédit de cet immondice : on suit Xavier Dolan, le mécheux pseudo blond et grosse tantouse devant l’éternel, aller à l’enterrement de son petit copain. La famille du défunt ne sait pas que leur disparu était de ce bord là, et lui va prétendre que tout ce qu’il a vécu avec lui est arrivé à une fille respectable, ne voulant froisser la pauvre mère éplorée. Le frère du mort verra clair dans son jeu, et comptera bien en profiter.
Voilà, le film ne se résume qu’à deux choses : Tom ment à la mère pour la protéger, et le frère fait du chantage pour pouvoir abuser de Tom, étant lui aussi un gros gay. Le réalisateur étant un symbole de l’homosexualité, voir un film sur ce sujet de sa part n’a rien d’étonnant, c’est presque politique, et c’est probablement là la seule raison pour laquelle il a du succès. Affirmer sa sexualité, c’est une chose, mais le film échoue clairement dans tous les domaines, que ce soit artistique ou politique. La cause homosexuelle ne progresse en rien, montrant comme seul homophobe supposé une pédale des plus dures. On sent la revendication mais pas l’oppression. Côté artistique, une fois passé l’incompréhension du dialecte québécois, d’autant plus grande de par la quasi absence d’articulation des acteurs, et aussi le jeu des acteurs, difficile à cerner tant les dialogues québécois sont ridicules, il faut bien dire que c’est anormalement mauvais. Le rythme est l’un des plus insupportable jamais vu, et la réalisation est elle aussi largement indigeste. Caméra à l’épaule dégueulasse, cadrages parfois flous, trop éloignés ou trop rapprochés, le film se paye en plus des changements de formats occasionnels, une hérésie. Il ne se passe rien, c’est mou, désagréable à entendre et à regarder. Du travail de sagouin franchement désolant.