Le Labyrinthe

Le Labyrinthe
2014
Wes Ball

Et voilà, encore une saga pour ados adaptée au cinéma… Les succès dans le domaine se font pourtant de plus en plus rares, mais les studios continuent d’inonder nos salles de cinéma avec ce genre de productions, avec bien souvent une piètre qualité au rendez-vous. Heureusement très faible en coût (34 M$), le film se destinait à un bide modéré malgré sa sortie au plus mauvais moment de l’année. Seulement voilà, le film fut un immense succès, explosant les compteurs avec pour l’instant 340 M$ dans le monde (reste encore le Japon à conquérir) dont 3,1 millions d’entrées en France (meilleur territoire hors Etats-Unis). Seconde claque de l’année du genre après Divergente ? Pas loin.

Il y a des réveils plus difficiles que d’autres. Pour Thomas (Dylan O’Brien) ce jour là, ce fut des plus brutal : une émergence dans une cage, sans se rappeler ni son prénom ni sa vie d’avant. Plongé au milieu d’un camp de fortune avec quelques dizaines de garçons de son âge, il va réaliser l’horreur de la situation : leur base est au milieu d’un labyrinthe apparemment sans sortie, aux couloirs mouvants, pullulant de créatures mortelles, et personne n’y a survécu la moindre nuit. Depuis trois ans que les premiers sont arrivés, le groupe s’est résigné à passer sa vie dans leur refuge, mais Thomas compte bien percer les secrets de ces lieux et s’en libérer.

Voilà un film qui ne perd pas de temps ! Si l’exploration du labyrinthe se fera de façon tardive et assez expéditive, l’un de mes principaux regrets, on est au moins directement au cœur de l’action, nous permettant de ressentir l’angoisse des lieux d’emblée. Et c’est là que le film puise une grande partie de sa force : son ambiance prend aux tripes. On sent la peur et l’abandon dans les yeux des survivants, et le fait de nous laisser longtemps dans le flou total sur ce qui se passe à l’intérieur du dédale permet de nous faire spéculer sur les possibles atrocités y prenant place, décuplant notre envie de tout découvrir et alimentant notre imagination sur les raisons et les objectifs de tout ça. Mais bien sûr, c’est une arme à double tranchant : on jubile et on fantasme, mais encore faut-il que la fin vienne combler nos ambitions les plus démesurées. Ainsi, tout du long on est prit dans le tourbillon de l’inconnu, aussi excités et anxieux que le héros, formidable choix de casting, comme les autres d’ailleurs. Pas la moindre star en vue, le plus connu étant Newt (Thomas Brodie-Sangster), l’ex jeune guide du voyageur astral de Games of Thrones, mais presque tous s’en sortent à merveille, surtout l’asiat et y compris l’insupportable cousin dans Narnia 3 (Will Poulter). Seule la fille (Kaya Scodelario), totalement inutile et stupide, vient gâcher le tableau. Du coup, l’immersion s’en retrouve énorme, d’autant que les effets spéciaux et la réalisation s’en sortent remarquablement. Beau travail niveau design aussi. Très très belle surprise donc, mais impossible de sauter tellement de joie non plus. La fin n’est pas à la hauteur. Complètement ambiguë et possédant toujours un immense potentiel, elle n’en reste pas moins décevante, ouvrant la voie à des suites qui auront du mal à tout justifier. Personnellement je suis assez perplexe face aux prochains volets qui s’annoncent casse-gueule. Mais ne gâchons pas tout : ce premier contact est très bon, mené d’une main de maître le rendant incroyablement prenant.

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