Magic in the Moonlight

Magic in the Moonlight
2014
Woody Allen

On ne peut pas avoir une quarantaine de films à son actif sans quelques fausses notes. Woody Allen est de ceux qui en a commit beaucoup, et pas qu’à ses début. Blue Jasmine n’a pas été l’œuvre bouleversante promise, To Rome with Love était d’une fainéantise monstrueuse, et si on remonte à peine, on se remémorera avec douleur son ignoble Rêve de Cassandre, désarmant de bêtise. Seulement aujourd’hui le réalisateur n’a jamais été aussi populaire, reconnu et apprécié, et son travail est scruté par un plus grand nombre. On l’attendait au tournant, mais ça y est enfin, la chose qu’on espérait depuis Minuit à Paris est arrivée : un nouveau chef d’œuvre d’envergure.

La magie, ça n’est qu’affaire de crédibilité, de manipulation, de tour de passe-passe, et le surnaturel n’est qu’une illusion. Grand magicien de renom, Stanley Crawford (Colin Firth), est aussi spécialisé dans l’art de démasquer les gens supposément dotés de pouvoirs dépassant l’entendement. Ainsi, il sera convié à mettre fin aux agissements d’une certaine Sophie (Emma Stone) qui sévit dans le Sud de la France, censée pouvoir lire dans les pensées et communiquer avec le monde des esprits. Un charlatant de plus pensait-il, mais la démasquer va s’avérer bien plus difficile que prévu. Et si finalement la magie existait ?

Se déroulant dans les années 20, le film est l’un des plus soignées esthétiquement du réalisateur. Les lumières sont vives, chaleureuses, agréables. De tous les films du réalisateur, celui-ci est peut-être son plus convivial, sympathique. Quelques sujets lourds comme la mort et l’absence de but de la vie en général, mais globalement le film est d’une légèreté salutaire, doublé d’une romance magnifique. Plongé dans un cadre idyllique, il nous laisse baigner dans son histoire captivante de magie, amenant naturellement, et avec une petite touche British héritée du parfait Colin Firth, une douce romance subtile et enivrante. Certes, les deux acteurs ont 28 ans d’écart, mais avec un tel prodige accompagné par une si sublime partenaire tout aussi talentueuse, ça fait des étincelles. Mais attention, le film n’est juste une belle romance génialement située, il est aussi un model de précision, que ce soit dans son humour ou dans son faux-suspense, retournant avec brio les codes classiques du genre tout en offrant exactement au spectateur ce qu’il veut voir. Un grand aboutissement qui ravit d’une bien belle manière.

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