Timbuktu

Timbuktu
2014
Abderrahmane Sissako

Comme quoi, la FIFA n’est pas si corrompue que ça quand on compare aux Césars. Cette année, le grand gagnant fut Tumbuktu, sacré meilleur film, réalisateur, photographie, son, montage, musique et scénario original. Ce qui est fort, c’est que strictement aucun des prix n’est mérité, et c’est précisément sur ces points là que le film est mauvais. Le plus étonnant, c’est quand on se rappelle les discours de tolérance lors de la remise des prix, alors même que le film est une déferlante de haine contre l’islam.

Sorte de docu-fiction sur la ville de Tombouctou, le film raconte comment la vie primitive et modeste des locaux va tourner au drame quand des islamistes radicaux du djihad vont prendre possession des lieux. Une absence totale de liberté où les jeux et la musique sont interdits, et où chaque manquement au devoir sacré est passible de la peine capitale, assorti d’une petite séance de torture pour rendre les choses plus joyeuses. Ils pensaient ne rien avoir, mais ils vont quand même perdre beaucoup.

Du foutage de gueule aussi violent, c’est franchement incompréhensible. Après le battage médiatique autour du très surfait La vie d’Adèle (du moins dans sa seconde moitié, inutile et passablement ennuyeuse), voici un film encore plus acclamé, pour des raisons encore plus obscures. Pourtant relativement court, le film semble s’éterniser à force d’enchaîner les plans outrancièrement longs (genre la première confrontation avec le juge où le mari répète dix fois de suite la même chose), non sans rappeler le fatiguant Des Hommes et des Dieux ; le scénario est une vaste escroquerie tant c’est fainéant, et rien ne marque vraiment entre la réalisation, l’image ou le son, ayant juste assuré le travail. Quant au message du film, il est limpide et malsain : ces gens ne sont que des sauvages ne se supportant pas entre eux, et qui ont soif de sang. Un film qui nourrit la haine de l’autre, nous montrant l’homme sous son jour le plus mauvais, et il n’apporte ni solution ni modération. Une œuvre pas aboutie, malhonnête et néfaste, qui a pour effet l’opposé de ce qui était escompté, et ceux qui le soutiennent sont criminels ou aveugles.

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