Marguerite

Marguerite
2015
Xavier Giannoli

Aller hop, on continue le petit tour des Césars avec l’un des grands présents de la cérémonie, récompensé notamment de par le prestigieux prix de la meilleure actrice, et ça commence à me les briser menu. Après Mustang (si j’en ai le courage), c’est décidé, j’en aurais fini avec cette sélection déprimante et indigne.

Vaguement inspiré de l’histoire de Florence Foster Jenkins, une cantatrice américaine des années 40, le film en sort le personnage de Marguerite Dumont (Catherine Frot), baronne excentrique dont l’entourage, par amour, lui a fait croire que son talent de cantatrice ne connaissait pas de comparaison à sa hauteur, alors même que la réalité était l’exact opposé. Railleries dans son dos, mais mythe entretenu en surface.

Mieux vaut regarder un peu d’où sort le film avant de tirer une conclusion trop hâtive : non, Marguerite n’a jamais existé, sans quoi on aurait du mal à comprendre comment quelqu’un aurait pu avoir entendu parler d’elle, et encore moins avoir l’idée d’en faire un film. Oui, elle chante faux, son entourage la berne, mais on est très loin de tirer la corde jusqu’au bout. Il aurait été amusant de voir le cas le plus extrême concevable : une presse corrompue qui l’acclame au point que même le public finisse par ne plus avoir conscience de son incompétence,  un peu comme avec l’art moderne et les inconcevables foutages de gueules de toiles chromées ou unicolores qui se vendent une fortune. Le film fait donc petit joueur, n’osant pas réellement s’assumer, alors même que l’inspiration première était bien plus piquante. Une ébauche bien fade, heureusement rattrapée par d’excellents acteurs, comme Christa Théret, de plus en plus charmante, de même qu’une direction artistique soignée (l’image est magnifique), n’échappant en revanche pas à certaines fautes cauchemardesques, notamment la femme à barbe qui provoque des remontées gastriques. Gros potentiel donc, et il y avait visiblement nombre de gens talentueux dans le projet, mais le film a tout de même un sacré goût d’inachevé.

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