The Artist

The Artist
2011
Michel Hazanavicius

Le film connu d’abord une sortie en 2011 relativement bonne (1,4 millions d’entrées). Puis le film reçu une multitude de nominations dont 10 aux oscars, lui faisant connaître un succès sans précédent aux Etats-Unis. Du coup, après quasiment 1 mois d’arrêt, le film ressorti timidement en France. Puis vint les innombrables récompenses à travers le monde dont le César et l’Oscar du meilleur film et meilleur réalisateur pour Michel Hazanavicius, le César de la meilleure actrice pour Bérénice Bejo et l’Oscar du meilleur acteur pour Jean Dujardin. Le film est tout simplement le plus récompensé de l’histoire du cinéma et son succès devient fracassant dans les salles avec 50 millions $ en ligne de mire aux USA et peut-être le triple dans le monde entier. En tant que très grand cinéphile et critique, je ne pouvais décemment plus ignorer un tel évènement.

Comme pour Hugo Cabret, le film rend hommage au cinéma d’antan, celui du cinéma-muet. Du coup, le film est muet (sauf la dernière scène) et est tourné intégralement en noir et blanc. – C’est-à-dire que les acteurs miment leurs mots et on ne comprend ce qu’ils disent que par leurs mimiques faciales ou des écriteaux noirs. – L’histoire commence en 1927 alors que George Valentin (Jean Dujardin) fait une promo de son énième succès muet, jour marqué par sa rencontre avec Peppy Miller (Bérénice Bejo) qui deviendra la nouvelle coqueluche d’Hollywood. Entre eux, c’est le coup de foudre. Mais le cinéma évolue et le son fit son apparition. Une chance pour Peppy qui voit là une chance de s’épanouir mais George n’y survivra pas et il se raccrochera à un art agonisant ce qui provoquera sa faillite et mettra fin à sa carrière…

Entre Sin City, The Spirit ou Memento, voir un film en noir et blanc n’a rien de tellement choquant. Par contre, le côté muet est plus inhabituel déjà car même si de très belles musiques accompagnent le film, d’ailleurs récompensées de nombreuses fois, il y a quelques temps de silence où strictement aucun son ne sort. Les petites interludes où il est écrit sur un tableau noir ce que disent les personnages sont parfois déstabilisantes, au début tout du moins. L’esprit est finalement plus souple que ce que l’on s’imagine car le film s’appréhende quasi instantanément. Au début, et de manière générale, le film opte pour une approche humoristique avec un comique de situation et les pitreries de ses acteurs. La seconde partie avec la chute de son héros est résolument plus sombre et dramaturgique, l’occasion pour certains acteurs secondaires comme James Cromwell ou John Goodman de se distinguer. Et bien évidemment, tout le film durant, le duo de tête nous ébloui, nous émeut et nous fait rire. Jean Dujardin est absolument parfait, prodigieux, bouleversant. Mais cela n’est en rien une surprise quand on se rappelle le talent dont il a fait preuve durant toutes ces années. En revanche, Bérénice Bejo est LA révélation du film. Habituée à de petits rôles loin d’être inoubliables, elle faisait partie de ces actrices interchangeables et jetables. Ce temps est bien fini quand on voit toute la grâce, la beauté, l’élégance et la force dont elle fait preuve. Son talent n’a d’égal que son charme. Il faut aussi rendre hommage à Uggie, le chien du film. Son dressage force le respect et ses interventions pourront vous donner à plusieurs reprises une boule à la gorge. Surprenant de bout en bout, le film est une œuvre d’art, une merveille, un incontournable. On s’indigne souvent de voir certains films quelconques recevoir trop de prix mais ici, rarement un film n’aura autant mérité sa réputation. Une performance qui fera date !

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Une réponse à The Artist

  1. Anaïs dit :

    Je suis d’accord avec toi d’un bout à l’autre. Une critique qui fait vraiment plaisir !!!

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