Assassin’s Creed : Revelations

Assassin's Creed : Revelations
2011
PC

Décidément très productive, l’équipe d’Ubisoft Montréal nous proposait, quelques mois à peine après la sortie de Brotherhood, la troisième et dernière partie de l’histoire du maître des assassins, Eizo Auditore Da Firenze, commencée avec Assassin’s Creed II deux ans auparavant, bien que l’histoire du jeu se déroule 37 ans après son initiation. Si la saga a prouvé ces qualités scénaristiques et la puissance de son système de jeu, le dernier jeu en date a aussi prouvé que leur avidité dépasse leur professionnalisme. Jouabilité mal réglée, passages impossibles et histoire lamentable : Brotherhood fut un gros fainéant. Cette suite sera t-elle un peu moins dispensable ?

Graphismes : 16/20

Après avoir livrer un jeu moins fin que le précédent, sans doute par manque d’investissement, le tir est rectifié et le moteur est enfin pleinement exploité, à moins que ça ne soit que le dernier ne prenait pas en considération les grosses configurations. Mais plus qu’un moteur de jeu réactualisé, Revelations propose surtout des environnements complètement différent, ou du moins présentés sous un jour nouveau. La quête de Eizo le mènera sur les traces d’Altaïr, et le conduira à Masyaf, qu’on retrouvera dans une version enneigée et lugubre, mais surtout à Constantinople, désormais appelée Istanbul. Moins grande et éparpillée que Rome, cette ville offre néanmoins plus de vie, plus de détails, des architectures tout aussi impressionnantes, et finalement plus de diversité. Chacun ira de son opinion mais en tout cas le soin apporté à ses environnements sont plus prononcés. Côté animation des personnages, le résultat est identique. En revanche, Eizo peut s’estimer chanceux puisque ses armures sont plus esthétiques que jamais, collant aussi à son vieil âge. On regrettera par contre l’absence de phases avec Desmond, qui portaient plus loin encore l’ambition créative et technologique.

Jouabilité : 17/20

Après un début plein de surprises avec une course poursuite endiablée et efficace, le jeu revient aux bases instaurées dans Assassin’s Creed II, tout en y incorporant les améliorations, notamment en terme de dynamisme. Les combats sont plus précis que jamais, et malgré les cinquante ans révolus de son héros, notre personnage est toujours aussi habile et adroit, bien que les animations le montre clairement sur la pente descendante. On retrouvera donc le panel habituel du parfait assassin avec les différentes armes de corps à corps (couteaux, lames et gourdins) et de jet (couteaux, arc, pistolet), mais aussi quelques nouveautés sympas comme les bombes et la seconde lame secrète en version crochet très utile. Il y aura aussi la confrérie des assassins, plus importante que jamais, avec un système de missions plus poussé, des aides plus efficaces, des bonus de qualité (épée surpuissante et armure ultra-blindée), une gestion de la ville très bonne, et une nouveauté qui n’est pas sans rappeler les missions du Mont Condor de FFVII : les défenses de QG. Le principe est simple : si notre jauge de surveillance est au max, un de nos QG d’assassins peut être victime d’une attaque ennemie, qui se traduit par un mini-jeu de gestion « Tower Defense », où l’on doit placer des barrages et autre unité d’infanterie pour se protéger. Une idée intéressante mais qui peut-être vite gonflante au début quand on ne comprend pas forcément toutes les nuances. Mise à part ça, les missions arrivent à bien gérer le renouvellement en proposant des variantes intelligentes. Il est vrai que la plupart des missions sont sur des rails et que la liberté n’est qu’illusoire, mais on prend un plaisir infini à courir de toit en toit, ou mieux encore, dans des catacombes remplies d’énigmes. On ne sera pour ainsi dire jamais surpris, mais au moins c’est parfaitement rodé et on ne bute pas sans raison. Le jeu culmine de ce fait tout ce que la franchise à fait de meilleur pour en faire le jeu le plus efficace possible.

Durée de vie : 17/20

D’une régularité infinie, ce nouveau volet suit le même cahier des charges que les autres : 20 heures en ligne droite, 25 en faisant les missions les plus importantes (développement des assassins, quête des parchemins, voyages de Desmond), et pas loin de 30 pour espérer obtenir un joli 100% de finition. Malheureusement, la plupart des quêtes ne sont pas très intéressantes, bien que l’armure cachée à Sainte-Sophie soit classe, et les voyages dans le passé de Desmond ne nous apprennent qu’une chose : il a toujours été prévu qu’il soit un assassin. Champagne !

Bande son : 16/20

Toujours de très grande qualité, les musiques du jeu le portent à une dimension supérieur de la définition de épique, mais on ne retrouvera rien de vraiment mémorable. On saluera une fois de plus la cohérence de l’univers, grâce au témoignage auditif de la vie des rues de Constantinople. Mais ce qui fait réellement la force du jeu, c’est ses doublages, toujours aussi professionnels, mais à un détail près : Altaïr perd son doubleur des premiers instants, une petite déception.

Scénario : 13/20

Le jeu démarre sur les chapeaux de roue avec une intro hollywoodienne qui ramène Eizo à une ville emblématique : Masyaf. Et ce n’est pas un hasard : il marche sur les traces de son ancêtre. Paysages à couper le souffle et séquences fortes, on reprend confiance en l’histoire. On y découvre donc la ville de Constantinople, un dépaysement salvateur, où la confrérie d’assassins y siège et nous accueille comme le messie. Et pour cause, comme Altaïr (qui nous refera vivre quelques passages clef, de la chute de son mentor Almuahim, jusqu’à sa propre mort à 92 ans) en son temps, Eizo représente le chef de l’ordre des assassins. On croisera le chemin de personnages charismatique comme le prince, ou charmante comme la sublime Sofia. L’histoire est simple mais elle est beaucoup plus étoffée et dynamique que celle de Brotherhood, qui pénalise ce jeu par son choix final de twist-ending inutile, sauf contradiction futur. Grand spécialiste des queue-de-poisson, Ubisoft livre ici une fin plus nette et, bien qu’elle ne révèle pas grand chose, établi une nouvelle étape vers la quête de vérité.

Note Globale : 16/20

Si le peu glorieux Brotherhood nous faisait craindre une nouvelle suite opportuniste et dispensable, Revelations vient rectifier le tir en rendant un dernier hommage à ses deux héros que sont Altaïr et Eizo, bien que ce dernier aura peut-être le droit à d’autre flash-back de sa vie avec Sofia. Dans tout les cas, son dernier tour de piste en tant qu’héros, Desmond étant sacrément relégué en tant que spectateur, aura eu les honneurs d’un développement plus poussé et soigné. Doté de graphismes plus fins et d’une inspiration plus grande, le jeu compile toutes les meilleurs idées de gameplay des précédents volets pour en tirer le jeu le plus dynamique et réjouissant possible, malgré la fatigue et les affres de la vie. Côté scénario, on est loin de la densité des jeux numérotés, mais on appréciera la force de son ambiance et le charisme des personnages. Et comme pour ses prédécesseurs, la grosse majorité des révélations se fait dans la dernière ligne droite, levant un peu plus le voile sur nos origines. Une technique terriblement efficace car l’impatience nous gagne quand à savoir les tenants de leur destin et sur le rôle des templiers et les secrets assassins. Une nouvelle fois, Ubisoft nous glorifie d’un titre extrêmement plaisant à parcourir et à regarder, et qui en plus fait l’effort de rendre l’aventure enrichissante. Cette fois ci, ce qui semblait être une nouvelle extension se révèle être une digne suite que tout fan se doit de découvrir.

Ce contenu a été publié dans Critiques, Jeux vidéo. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *