Série animée sortie en 2005 sur Nickelodeon, Avatar – le dernier maître de l’air connu un grand succès international, et c’est donc vu adapté en live pour le cinéma. Très loin de son style habituel, c’est M. Night Shyamalan qui fut chargé de la réalisation, officiant aussi au passage en tant que scénariste et producteur. Et visiblement, le résultat n’a pas séduit : grand vainqueur des Razzie Awards, le film y a remporté les prix du pire film, pire réalisateur, pire scénario, pire acteur secondaire et pire 3D – je confirme, l’ayant vu au cinéma à l’époque -.
Le film se passe dans un monde régis par les quatre éléments : l’eau, le feu, la terre et l’air. Il existe quatre différents peuples, chacun capable de maîtrisé son élément natal. Pour maintenir un équilibre entre les forces, le monde des esprits rappelle sur terre tout les 100 ans un Avatar, grand maître suprême capable de contrôler tous les éléments. Mais se refusant à devoir vouer sa vie à cette tâche, la réincarnation actuelle de l’Avatar, Aang, s’est enfuit du domaine des airs et s’est retrouvé prisonnier des glaces. 100 ans ont passé et sa disparition a poussé la nation du feu à prendre le pouvoir, assouvissant le monde. Libéré par deux jeunes de la nation de l’eau, Aang, désormais seul maître de l’air de par la décimation de son peuple par l’oppression, décide de faire face à son destin et de se battre.
Mais que s’est-il passé ? On a carrément l’impression que Bollywood est passé par là. Composé quasi exclusivement d’inconnu (à l’exception peut-être de Dev Patel), la casting semble tiré tout droit d’Asie et les moines à crâne rasé sont légions. De plus, les combats ridicules et les chorégraphies interminables pour la moindre interaction élémentaire ne sont pas sans rappeler les techniques bouddhiques, thème d’ailleurs récurrent dans la mythologie du film. Et avec des jeunes personnages interprétés sans le moindre talent, ont a vraiment du mal à croire à la grosse production épique. Mais même en regardant le film comme une série B, difficile de passer outre la prétention et la bêtise du héros, et surtout la pauvresse des effets spéciaux : rien de bien original ni impressionnant, et les rares scène ambitieuses sont ratées (où sont passé les 150 M$ de budget ?). La modélisation du monstre volant est risible, les décors plantés au hasard, et même le mur d’eau final est une déception : outre le côté abusif de ses pouvoirs, le côté moralisateur du film est imbuvable. Soyez gentils les uns les autres ! Non mais quelle plaie… C’est bien simple, le film rappelle Dragonball Evolution. Et dire que le film était pensé comme la première partie d’un trilogie… Eh bien comme pour Incassable et Devil, M. Night Shyamalan a dû ravalé sa fierté et s’asseoir sur ses suites. Mais est-il encore capable de faire des bons films ? Réponse dans quelques jours avec After Earth.