Comment savoir si l’on est amoureux ? Y a t-il un temps minimum pour s’en rendre compte ou un simple regard suffit-il ? Mais bien sûr, tout cela n’est qu’un vaste tissu de mensonges qu’on ne retrouve qu’au cinéma et autres divertissements fantasques, car dans la vraie vie deux mariages sur trois finissent en divorce, le tiers restant étant de la résignation. L’amour, une chimère qu’on ne cesse de chercher, et qu’elle bonne pioche que les comédies romantiques !
Dan (Steve Carell) est veuf depuis plus de quatre ans, et il s’occupe seul de ses trois filles. Il n’a plus qu’elles alors il est un peu surprotecteur, et il a définitivement fait une croix sur sa vie amoureuse. Mais alors qu’il devait retrouver sa famille pour les fêtes, il fit une rencontre surprenante : Marie (Juliette Binoche). Elle est belle, intelligente, cultivée, et partage avec lui bon nombre de passions. Le coup de foudre ? Oui, mais elle a déjà quelqu’un dans sa vie. Un détail qu’il aurait été prêt à passer outre, mais la vie nous joue des tours. Elle est en réalité la concubine de son frère Mitch (Dane Cook)…
Il y a des fois où on est de trop, où la seule solution est de disparaître et de fermer sa gueule, sans quoi ça se termine en déprime voir pire. Clairement rester en la présence d’une âme sœur inaccessible dénote d’un masochisme suicidaire, et le film nous le démontre en mettant en lumière l’agonisante descente d’un homme qui semblait déjà être au fond du gouffre. Sa femme est morte, ses filles le détestent, il est la bête noire de la famille ? Pas grave, on exhibera en plus le bonheur de son frère avec la femme dont il vient de tomber amoureux. Et c’est là qu’entre en jeu l’immense talent de Steve Carell, brillant quand il s’agit de faire transparaître une détresse affective colossale. Le film est une mise en abîme d’une grande intensité qui ne laissera personne indifférent, et dont la justesse des acteurs force le respect. L’histoire est assez convenue et prévisible, mais sa force réside dans le suspense qui entoure l’agencement des événements. Le genre n’est pas révolutionné, mais cette approche sombre et mélancolique donne un intérêt évident au film.