Le Nouveau protocole
2008
Thomas Vincent
Typiquement le genre de film sur lequel on a vraiment pas envie de s’étendre. « La société est mal faite », « tous des pourris ». Voilà le genre de messages que voulait livrer le film, mais la réalité sera tout autre. Ce qui se voulait être une dénonciation du milieu pharmaceutique va pour ainsi dire avoir la signification inverse, la faute à une histoire non seulement rachitique, mais en plus passablement minable dans son développement.
L’histoire est on ne peut plus politiquement correct et bien pensante, frappant comme toujours sur les grosses entreprises et leurs dirigeants. Ayant perdu son fils dans un accident de voiture, Raoul Kraft (Clovis Cornillac) va se mettre à repenser à une folle (Marie-Josée Croze) qui avait trouvé le nom de son fils dans une liste de cobayes pour un nouveau médicament, interdit à la commercialisation après coup. Il est vrai que si son fils est mort à cause de somnolences provoquées par un médicament, la réalité serai plus facile à vivre. Mais la rejoindre dans ce combat n’était pas exactement la chose à faire.
Rarement on aura assisté à une investigation aussi grotesque, expliquant par le fait le profond ennui qui ne nous lâchera quasiment jamais. On part de rien et on arrive nulle part. Le point de départ est juste un malentendu, et rien ne viendra étayer la thèse première, bien au contraire. Dans une mollesse sans nom, on nous bassine avec des morales douteuses et des principes insupportables. L’apologie dangereuse et criminelle de la non médication nous frappe comme un coup semence qui n’annonce rien de bon. La fin n’est que supercherie contredisant toute la « logique » préalablement établie, aboutissant à une hérésie effroyable face au temps perdu par le spectateur. Une réflexion d’un vide abyssal pour un film encore plus profondément mauvais.