Pleasantville

Pleasantville
1999
Gary Ross

Pour rester dans le thème de la nostalgie et des films de qualité, voici une des plus belles pépites originales du genre, nous plongeant dans un cadre magnifique et idyllique à la Truman Show, mais dans un genre inversé. Ce coup-ci, ça n’est pas une illusion pour une seule personne, mais au contraire, seules deux personnes s’invitent dans un monde d’illusion. Une brillante idée qui n’a malheureusement pas trouvé son public à l’époque, mais tachons d’y remédier.

Fin des années 90 la situation n’était pas si différente de maintenant. Les choses allait un peu mieux, mais ont prédisait un avenir sombre, promettant aux nouvelles générations cataclysmes écologiques et chômage de masse. Pas étonnant alors que David (Tobey Maguire) préfère se réfugier dans les années 60, regardant avec nostalgie la série Pleasantville, témoignage d’une simplicité et d’un bonheur passé. Une hérésie pour sa sœur (Reese Witherspoon) qui vit en harmonie avec son temps. Pour apprendre à l’un comme à l’autre, un énigmatique réparateur télé va les plonger tout les deux dans une dimension parallèle où la série est une réalité.

Bien sûr, aujourd’hui nous avons accès à une largement meilleure médecine, permettant de profiter des joies de la vie plus longtemps, et la technologie a apporté son lot de conforts et de plaisirs nouveaux, représentant une chance unique. Et en résonnant de la sorte, nulle doute que le futur serait encore plus agréable à vivre. Et pourtant, nombreux sont ceux qui regarde en arrière avec regret, fantasmant à l’idée d’une vie de banlieusard des années 60 aux Etats-Unis, où faire quelques rimes médiocres suffit à faire de vous un publicitaire de renom, et avec une femme extraordinaire et aimante là pour nous accueillir non sans une certaine reconnaissance. Loin de prôner telle ou telle époque, le film se contente de montrer ce fantasme en live, tout en donnant les clefs aux deux protagonistes pour transformer ce monde à leur image. À l’image du noir et blanc terne et sans âme, le monde s’illuminera peu à peu, à mesure que l’émotion gagnera le cœur de chacun, montrant que derrière les stéréotypes tels que le père de famille réglé comme une montre suisse (William H. Macy), le sportif du lycée (Paul Walker) ou le restaurateur du coin (Jeff Daniels), se cache la fragilité, la fougue et la créativité. Le miroir se brise mais ses éclats sont resplendissants, et il est impossible de rester insensible à un spectacle aussi beau. Un film intelligent et qui fait un bien fou, et on se demande comment notre monde a t-il pu dégénérer aussi vite à ce point.

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