Docteur Frankenstein

Docteur Frankenstein
2015
Paul McGuigan

Alors que le nombre d’entrées enregistrées au cinéma stagne depuis des années, bien que l’inflation fasse grimper les recettes, le nombre de films qui débarquent sur nos écrans bat chaque année ou presque le record détenu par l’année précédente, faisant de nombreuses victimes. Malgré ses promesses d’approche inédite d’une histoire légendaire, avec en prime un casting intéressant, cette revisite du mythe de Frankenstein a établi un nouveau record d’abstention : 5,7 M$ aux Etats-Unis malgré une diffusion imposante. Il faut dire que si le projet avait du bon, une fois les premiers visuels tombés l’espoir commençait à vaciller, et c’était à juste titre.

Quel a donc été le cheminement avant que le docteur Victor Frankenstein (James McAvoy) mette au monde sa terrible créature ? Scientifique britannique du XIX° qui tentait en vain de recréer la vie dans son laboratoire, Victor va trouver la réponse à toutes ses questions en se rendant un soir au cirque, croisant le chemin d’un monstre de foire (Daniel Radcliffe) qui se montra étrangement efficace pour sauver la vie de la trapéziste (Jessica Brown Findlay). Sentant son potentiel, il va le recueillir et faire de lui son assistant.

De base, l’idée de voir un énième film sur cette histoire, alors même qu’il y a déjà eu presque une centaine (plus de 80 !), n’enchantait pas spécialement, mais entre le duo d’affiche et le choix d’en faire un film fun et barré, pourquoi pas. Invention du film non présent dans le roman originel de Mary Shelley, le personnage de Igor, ex monstre de foire, est un des aspects les plus intéressants du film, puisque non seulement son passé donne plus de profondeur au personnage et à l’histoire, mais en plus son duo avec Victor est la seule chose qui marche vraiment. La piste religieuse explorée par l’agent de Scotland Yard fonctionne certes aussi, mais cet aspect est rattaché à un pan du scénario très mauvais : celui du livre. Le scientifique fou qui veut recréer la vie, le complexe de dieu, les abominations, rien ne va. Du vu et revu jusqu’à overdose que le film n’arrive pas à renouveler, d’autant que visuellement on est loin du gothique effrayant. Réalisation au rabais, effets spéciaux ignobles (surtout les éclairs), jeu des acteurs parfois limite et cette histoire qui ne prend pas : difficile d’adhérer. Rien à faire, c’est mauvais.

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