Les Mystères d’Angkor
1960
William Dieterle
Alors que les James Bond allaient faire leur apparition fracassante en 63, même année à partir de laquelle en France les OSS 117 allaient être produits à la chaîne, les grands films d’espionnages étaient très rares, et celui-ci était l’un des précurseurs. Sur fond de professeur dingo qui met au point une technologie d’énergie capable de détruire la planète, le film va ainsi nous faire faire un petit tour du monde comme les films de l’époque les aimaient tant, notamment en passant par Angkor, les temples bouddhistes du Cambodge. En fuite avec ses apprentis, le scientifique va donc tenter de cacher sa formule au monde, qui risquerait de s’en servir à mauvais escient, mais les différents gouvernements et groupes militaristes (incluant Lino Ventura) vont partir à sa recherche dans le but de mettre la main dessus avant les concurrents. Une chasse à l’homme aux enjeux terrifiants.
Sur le papier, le film avait l’air d’un sympathique Indiana Jones avant l’heure, mais tous les défauts du futur modèle sont décuplés. On voyage, on voit du pays, les héros affrontent des méchants, des animaux sauvages, s’aventurent dans des endroits inhospitaliers, certains décors sont magnifiques, mais en dehors de ça c’est le zéro pointé. L’histoire d’énergie de fusion de particules solaires est risibles, les éléments scénaristiques sur la fuite, l’enquête et la traque sont grotesques, les acteurs lamentables, les environnements et la faune sont parfois totalement hors sujet, et puis surtout le film a un côté kitsch atroce, sans compter la durée insupportable (plus de deux heures). Les personnages déclament leur texte comme dans un péplum. Les combats, fusillades et autres course-poursuite n’ont strictement aucune crédibilité, certains décors font faux, et malgré la débauche de moyens probable vu la diversité des endroits visités, le film a un aspect toc. Une aventure qui se voulait grandiose mais qui a des airs de sous-produit impropre à la consommation.