Jane Got a Gun
2016
Gavin O’Connor
Cela fait des décennies que les westerns ont déserté nos écrans, considérés comme appartenant à une autre époque, bien que de temps à autre certains irréductibles tentent encore l’aventure, avec parfois un succès fracassant à l’arrivée comme avec Django Unchained. Projet maudit qui a changé plusieurs fois de réalisateur, de casting et qui a vu sa date de sortie repoussée de deux ans au total, le film ne s’inscrit malheureusement pas dans la liste des gagnant, s’étant vautré dans les grandes largeurs (3 M$ pour 25 M$ de budget alors même que la sortie mondiale fut conséquente).
À peine tourne t-on le dos qu’elles se font la malle. Parti à la guerre deux ans durant, Dan Frost (Joel Edgerton) n’a pas retrouvé sa femme Jane (Natalie Portman) en rentrant, qui après des recherches, a semble t-il refait sa vie avec un autre. Seulement voilà, cinq ans plus tard, cet autre s’est apparemment fait de mauvaises fréquentations, rentré à limite de la mort le corps truffé de balles. John Bishopp (Ewan McGregor), l’homme responsable de son état, s’est promit de revenir finir le travail avec ses hommes. Souhaitant le protéger, Jane va demander à Dan Frost de monter avec elle une stratégie de défense.
Le principe du film avait l’air intéressant : l’improvisation d’une forteresse pour repousser un assaut ennemi, le tout dans un cadre de western, une combinaison encore jamais vue. Si le film met beaucoup trop de temps pour en venir aux faits, et c’est là le principal problème du film tant son rythme est mollasson, l’idée est effectivement pas mal, mais c’est finalement tout le reste qui fait véritablement l’essence du film. Très axée sur la relation entre les personnages, l’histoire prend bien le temps et le soin nécessaires pour correctement les développer, finissant même par nous impressionner de par la richesse du scénario. Le dosage n’est pas forcément excellent, s’en gardant surtout pour soigner la fin et maximiser l’effet de surprise, mais c’est très bien écrit et captivant. Côté visuel le résultat est lui aussi très satisfaisant, que ce soit pour la grandeur des décors, le style poussiéreux ou le travail de surexposition des lumières. L’aspect chaotique de sa production ne se ressent pas tellement, et si la première moitié est peu molle, les acteurs sont bons, l’histoire est très aboutie et l’image magnifique.