Mr. Right
2016
Paco Cabezas
Sorti il y a quelques mois dans une dizaine de pays de façon très confidentielle, le film a été ensuite reprit par Netflix, un peu comme l’a pu être Il est de retour. Un parallèle ambitieux tant la production allemande est l’une des comédies les plus originales, osées et réussie de ces dernières années, mais les deux films traduisent une volonté de proposer un contenu peu commun de la part du service de vidéo à la demande tant celui-ci aussi sort pas mal des sentiers battus.
Sortant tout juste d’une relation qui s’est mal finie, Martha (Anna Kendrick) ne pensait pas replonger dans une romance de sitôt, mais au détour d’un rayon de son super-marché, elle va tomber sur un homme (Sam Rockwell) qui va immédiatement flasher sur elle. Atypique, complètement barré et qui ne se laisse pas décourager facilement, elle va alors lui donner une chance, sans se douter qu’il est en réalité un tueur à gage psychopathe et que bon nombre de personnes, que ce soit du gouvernement (Tim Roth) ou des gangs (RZA), veulent sa tête.
On commence comme une comédie américaine classique à la con, mais la scène suivante on se retrouve en pleine fusillade. On a l’histoire d’une nunuche et ses problèmes de petite princesse, tandis que de l’autre côté un détraqué massacre à tout va avec la mafia et les agences gouvernementales à la rue. Deux genre complètement différents qui se retrouvent pour une romance totalement surréaliste et improbable, nous laissant dans un premier temps perplexe, mais très rapidement la folie nous emporte. Les premiers instants inquiètent de par l’aspect comédie lourdingue, mais le film est bien plus fin que ça, créant expressément un décalage le plus énorme possible pour mieux nous surprendre. De l’humour absurde qui marche parfaitement, aucun personnage ne semble évoluer dans le même univers qu’un autre et chaque aspect du film est réussi : c’est drôle, la romance est bien trouvée et côté action le film insuffle aussi sa folie dans ses séquences musclées. Une combinaison expérimentée ici et là, par exemple avec American Ultra, mais le résultat est ici bien plus probant et jouissif.