Élémentaire


Élémentaire
2023
Peter Sohn

Sans parler de « succes story », le score final du film était totalement imprévisible à ses débuts. Doté d’un budget massif de 200 M$, le film n’en avait récolté que 29,5 M$ sur son premier weekend aux Etats-Unis, et même moins que ça dans le reste du monde, laissant présager une fin de carrière cataclysmique vers les 150 M$ quand le seuil de rentabilité était d’environs 500 M$ (du fait des coûts marketing non compris dans le budgets, mais surtout des frais de distribution, car les scores annoncés ne les prennent pas en compte). Certes aidé par un été désertique en matière de cinéma d’animation ou plus généralement de film familial, le maintient fut tout simplement le meilleur de la décennie en la matière, passant d’un minable quatre cent mille entrées en France (ce qui aurait dû le faire ramer pour passer la barre du million) à plus de 3,3 millions de spectateurs, et au niveau mondial, l’impossible rentabilité fut à un cheveux d’arriver avec 496 M$. Et entre les sorties physiques, VOD, Disney+, télé et produits dérivés, autant dire que commercialement le projet revient de loin, passant de bide gigantesque à succès modéré, mais réel. De quoi donner envie de se pencher dessus.

Le film nous plonge dans un univers où se mêlent les quatre éléments : l’eau, la terre, le feu et l’air. L’histoire se concentre sur la famille Lumen, de type feu, qui a débarqué à Elementalcity il y a quelques décennies pour échapper aux terribles tempêtes de Flammeville. Jeune femme censée reprendre le magasin familial, Flam (Adèle Exarchopoulos) va un jour faire la rencontre impromptue de Flack (Vincent Lacoste), un élémentaire de type eau, qui menacera de faire fermer leur magasin. Un problème qui pourrait être en fait bien plus qu’un élément perturbateur.

J’avoue que le projet ne m’emballait pas du tout : l’idée des quatre éléments devient vite chaotique quand se pose la question de la cohérence, et graphiquement le style me semblait raté. Et effectivement, si on fait abstraction des décors superbement modélisés, il n’y a guère que les éléments de feu qui soient pas mal inspirés (on sent une vibe très Maghreb), le reste étant assez médiocre. Une technique impressionnante, mais au service d’une direction artistique insipide, voir mauvaise pour la plupart des personnages en dehors de ceux de feu. Côté histoire, c’est classique à outrance, sans grand enjeux ni méchants, glissant sur un fil prévisible au possible. C’est néanmoins mignon par moments, la poésie finie par nous emporter, mais rien de vraiment marquant. On notera au passage que Adèle Exarchopoulos a décidément un talent fou, brillant même dans l’art du doublage, bien que Vincent Lacoste soit aussi très bon en looser débile au grand cœur. Un petit mot tout de même concernant la musique, pas incroyable mais qui a le mérite d’être originale, dont les sonorités quasi indiennes rajoutent à ce gloubi-boulga culturel dont la mixité est décidément au centre du récit. Pour ma part, un peu trop lambda tant au niveau de la DA que de son histoire, mais le film ne démérite pas et sera sans doutes très apprécié des plus petits.

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