Challengers


Challengers
2024
Luca Guadagnino

Contrairement à ce qu’on pourrait penser tant le genre du film sportif est quasi exclusivement combiné avec celui du biopic, ça ne sera pas le cas ici, le triangle sulfureux sera purement fictionnel (et heureusement). Le réalisateur de l’interminable et ennuyeux Call me by your name va donc choisir le cadre particulier du tennis pour mettre une nouvelle fois en scène l’obsession pour le corps et l’attrait de la chair.

Adversaires sur le terrain comme dans la vie. Elevés dans le même internat, Art (Mike Faist) et Patrick (Josh O’Connor) vont tous deux tombés amoureux de la même fille lors d’un tournois junior de tennis : Tashi Duncan (Zendaya). Pour elle, la vie est comme le tennis, une compétition, et elle n’aura de cesse que de les opposer, que ce soit sur la terre battue ou dans son cul cœur.

On ne va pas se mentir, la campagne marketing ne s’est basée qu’intégralement autour du charme et du talent de Zendaya, et ça a visiblement porté ses fruits avec près de 100 M$ au box-office mondial, ce qui est énorme pour ce genre de film. A titre de comparaison, les pourtant bien meilleurs Wimbledon et Borg / McEnroe ont respectivement fait seulement 41 M$ et 9 M$ dans le monde. Car il faut bien le dire, passé la première demi-heure, le concept se casse un peu la gueule. Déjà parlons de cette idée stupide de montage qui fait continuellement des vas et vient : c’est usant, et ça n’apporte pas grand chose, hormis le fait de cacher des infidélités ou de créer un suspens sur comment on en est arrivé là, puisque d’emblée on sait avec qui elle se marie et fonde une famille, de même que le second a raté sa carrière sportive, sans d’ailleurs que cet aspect ne soit réellement traiter puisqu’il semble au contraire toujours très fort, à minima capable de mettre en déroute l’un des meilleurs joueurs du pays. Alors certes, contrairement au film phare de son réalisateur, le rythme est bon grâce à ce subterfuge, et globalement la gestion du suspense est excellente avec une musique très viscérale, mais avec le recul c’est surtout un cache-misère tant le scénario est vide. Côté mise en scène c’est un peu la foire à la saucisse, expérimentant de trop avec des plans tape à l’œil qui nous sortent un peu des matchs. Beaucoup de travail sur la forme, mais le fond a été bien trop mis de côté, nous laissant sur notre faim face à une vacuité ambiante.

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