Comme c’est souvent le cas pour ce qui devrait être le dernier film d’une grande saga populaire, le dernier livre de Stephenie Meyer est divisé en deux parties, comme ce fut le cas pour le septième tome d’Harry Potter, ou bien futurement le troisième roman d’Hunger Games. Un procédé fourbe qui vise bien évidement à prolonger des affaires pour le moins juteuses. Et si l’engouement se montre proportionnel à son modèle sorcier, les 705 millions de dollars de ce quatrième film pourraient bien amener son final au delà du milliard. Réponse, partielle, demain dans nos salles.
Chose promise, chose due, le film prendra place avec les préparatifs du mariage de Bella (Kristen Stewart) et Edward (Robert Pattinson), au grand désespoir de Jacob (Taylor Lautner), qui peine à accepter la situation. Commence alors la lune de miel des amoureux liés pour l’éternité, bien que Bella n’est pas encore été vampirisée. Mais après la nuit de noce, devenir vampire ne sera plus son principal problème : chose normalement impossible, elle tomba enceinte. Bébé ou démon, ce qui pousse dans son ventre la ronge de l’intérieur et nuit gravement à sa santé et pourrait même la tuer…
À force de le surexploiter et de le surexposer, le cinéma a un peu dénaturalisé le mariage, et on n’avait clairement pas envie de s’y attarder. Et bonne nouvelle, le film l’expédie assez vite, en mettant bien évidemment les gros clichés habituels, mais pas sans remplacer les faux-discours drôles par de vrais clin d’œil intelligent, pour ce qui est des témoignages vampiriques tout du moins. On suivra donc nos deux tourtereaux en pleine lune de miel, dans les îles chaleureuses de Rio de Janeiro. Un changement de décors rafraîchissant et qui démontre la magie des lieux. On regrettera cependant la censure de la nuit torride, qui n’aurait pas plus choquée que certains autres passages. Résolument plus sombre, le film nous entraînera vers une histoire beaucoup plus adulte et réaliste. Si les loups sont toujours aussi mal fait, c’est pas faute d’avoir réuni 110 M$ de budget, on félicitera le talent des maquilleuses qui ont effectué une métamorphose sur Bella des plus bluffante (The Machinist n’a qu’à bien se tenir !). Au rayon des très bonnes surprises réjouissantes, « l’accouchement » est des plus gore et intense, et a même faillit faire interdire le film aux mineurs aux Etats-Unis. Autre bonne nouvelle, le rythme est bien plus soutenu que tous ses prédécesseurs, malgré le fait que son adaptation repose sur des bases amoindries. Il semblerait effectivement que le livre soit suffisamment riche pour combler deux films. Plus encore, les acteurs s’en sortent de mieux en mieux. Et si on rajoute à ça de la maturité, une histoire plus dense et profonde, et un réalisme accru (bien qu’on criera halte à la pédophilie quand Jacob s’empreigne de Renesmée bébé), on se surprendra à autant apprécier le film. Une saga qui s’améliore à chaque nouveau volet, c’est rare, même si on partait d’assez bas.