Épisode IV
– C’était finalement assez chiant ce cour de « Plaisir et addiction ».
– Perso j’ai pas apprit grand chose…
– C’est vrai que toi Hugo tu maîtrise pour tout ce qui est drogue et alcool. En plus t’aurais mieux raconté qu’elle comme c’est du vécu.
– Et sinon, on la fait quand cette réunion ? Mister Blue Wing.
– Bah en fait jamais. Ça m’inspire pas une réunion. Je le dirais de façon spéciale genre en allant à Gange voir Pascal puis je lui envoie un SMS comme « regarde à la fenêtre ». Pour Jérémy y’a plein de forêts à côté de chez lui, je pourrai lui faire une démo.
– Et Alina ?
– Un week-end où elle serai en Lozère, j’attendrai qu’elle sorte faire son footing et paf ! Coucou c’est moi dans le ciel ! Classe non ?
– En quoi ça change des autres ?
– Euh… T’as raison, c’est pas top original. Ah je sait : je fais un immense cœur en bois, j’y met le feu et le lâche de très haut, et après je fonce en piquet, lui fait la surprise, lui offre des fleurs, la prend dans mes bras et là, le cœur tombe pile sur nous et on se retrouve en plein milieu et avec mes puissantes ailes je la protège, le temps qu’il se soit complètement consumé.
– Pas mal, pas mal. Mais faudra vachement bien viser. Et mec, il fait super sombre non ?
– C’est sûr, t’inquiète que ce soir le tram je vais le saluer de là haut.
– Tu me dépose ?
– Ça marche.
Il était encore relativement tôt et je n’étais pas attendu pour tout de suite à la maison. Je décidai donc de faire une pause pour faire un truc qui m’a toujours fait rêver : me poser sur le toit du Corum. C’était une belle nuit qui se profilait : la lune éclairait beaucoup et le ciel était dégagé. Et la température n’est plus un problème pour moi. Et tel une gargouille, je surplombais la ville, tapis dans les ténèbres. Mais subitement, malgré mon aura protectrice, un froid austral m’envahis. Mais ça ne vient pas que de moi : l’air expulsé de mes poumons se transforme en buée et me lèvres sont gercées. Je voulu alors cracher pour tester l’air et à l’instant où ma salive fut en contact direct avec l’air, elle fut figée par la glace.
– C’est très mal de cracher petit.
Je fut immédiatement parcouru d’une sueur froide et envahis par un stress immense. Je me retourna mais personne…
– Qui est là ?! J’t’emmerde, je fais 1m73 ! Et qu’est-ce t’as contre les petit ?
– Je parlais de ton âge le schtroumpfs.
Sorti de nul part, un démon de plus de deux mètres se tenait devant moi. Il portait un costume trois pièces vieillot et délabré. Ses mains et ses pieds étaient noirs avec de grandes griffes grises. Son visage, dépourvu de nez, était blanc avec de long cheveux noirs et une dentition imposante proche du requin. De plus, il portait une fauche imposante dans chaque main. Pas de doutes, je suis mal…
– Salutation Shinigami.
– De quoi ?
– Bah ouais, en japonais ça veut dire dieu de la mort. Avec ton matos tu pourrais me tuer en deux secondes. Mais si tu voulais me tuer ça serai déjà fait, non ?
– En fait ça prendrai moins de temps que ça. Et non, je ne veux pas te tuer, juste grièvement te blesser.
– Ah, ouf ! Tu me rassure. Et ça…
RAAAASSSHH
Sans que je puisse comprendre d’où le coup était parti, il me trancha le bras gauche, me mettant par là même à terre. Mais avant de m’effondrer, il me lança un puissant rayon rouge dans le ventre, faisant un trou béant au milieu de mon corps. Il se mit juste devant moi, fauche à la main et prêt à me transpercer le crâne.
– Finalement il semblerai que ta mort soit inévitable…
– Va chier !!!
M’emparant de toute ma colère et la rage qui m’envahissait, je me mit à bruler et mon aura vira au rouge. A l’extrémité de ma main droite se matérialisai une large épée grâce à laquelle je stoppa sa dernière attaque.
– C’est ça, laisse tes sentiments déborder.
– Aaaaahhhh !!!
Plus je me concentrais plus mon aura prenait de l’ampleur et virait au noir. Un voile épais et obscure couvrait l’ensemble de mon corps. La douleur de mes très importante blessures n’était plus, de même que mes émotions. Et d’un simple battement de paupière, je me téléporta juste à côté de lui et posa ma main sur son torse.
– Impact.
Dans un vacarme infini, le corps de cet inconnu fut désintégré et une grande partie du bâtiment fut détruite. Et, flottant dans les airs, je contemplais le carnage. Quelques secondes plus tard, je retrouvai mon calme et mon aura devint verte ce coup-ci. Je put alors observer mon ventre se reformer, et recréer au passage les organes endommagés, et mon bras gauche repousser. Intéressant… Il semblerai que mes auras rouges et noirs se déclenchent en cas d’excès de rage et donnent accès à une force incroyable. Et d’un autre côté, en cas de blessures mortelles, j’ai accès à un pouvoir de régénération largement supérieur grâce à mon aura verte. Reste à maitriser le tout. N’empêche, c’était qui ce type ? Y’en a beaucoup comme lui ? Faudrait que je me fasse oublier durant un temps…
Bon c’est pas tout ça mais faut que je rentre moi !
Plus tard…
– Coucou je suis rentré !
– Alors cette journée ?
– Bof, normal quoi. J’ai juste ressenti une petite secousse dans le tram, je crois qu’ils font des travaux impliquant des mines au Corum.
Mais quand même, il est bien mort ce type ? Ça va pas être facile de dormir derrière ça…
On n’est pas loin du record du monde de fautes d’orthographe !
Ce n’est pourtant pas compliqué : JE STOPPA ça n’existe pas ! C’est JE STOPPAI !!!