Épisode VI
Une nouvelle journée s’achève et le bilan est assez bon puisque ; malgré l’abandon de Karine qui, comme annoncé, arrête ses études pour chercher du travaille avec son BTS ; l’humeur de la classe était encore au beau fixe entre des débats intéressant le matin sur la sexualité dans les Zelda et dans le livre de la planète des singes ; puis un repas joyeux avec deux très bons amis, Maryan et Jean-Marc, suivit d’un squattage en règle chez une amie avec les deux autres ; et enfin un TD d’algorithme réjouissant dans la mesure où le prof, super sympa d’ailleurs, a expliqué à tout le monde la supériorité de ma version en terme de complexité, s’excusant par la même d’être moins bon que moi, le tout sur un ton de franche rigolade. Il est important dans la vie de savoir s’instaurer une routine saine et plaisante. Beaucoup assimilent la routine a une vie fade et ennuyeuse. Erreur ! Où est le problème de faire régulièrement des choses si elles sont parfaite ? Il n’y a qu’à voir Brice de Nice : son quotidien est sa philosophie de vie et il ne souhaite rien d’autre. Le problème c’est qu’on me met souvent des bâtons dans les roues pour mon plan. Mais il existe un moyen pour suivre à la lettre tout les plans : l’argent. Donc…
– Jérémy, comment une force colossale, des ailes, un physique de Dieu, un brushing et des yeux bleus magnifiques pourraient me faire gagner beaucoup d’argent ?
– Je pense directe au braquage mais le problème c’est que de nos jours les billets sont marqués et puis criminel c’est pas top, sauf si c’est Britney. Je te dirai bien le mannequinat mais…
– Holà, holà. Me regarde pas de haut comme ça ! Si on me file la même estrade que Sarkozy je les fait moi aussi les 1m90. Et le cinéma ? En plus ça ferai des économies niveau effets spéciaux.
– Tu connais personne et t’es pauvre, donc tu peux pas aller à Paris… Et homme-canon dans un cirque ? Avec ta régénération ça t’irais bien.
– Pas top discret quand même…
– Et sinon, tu raconte quoi ?
– J’ai fait un petit tour hier et ça c’est super mal passé :
« Comme d’habitude, après une longue journée à la fac, je rentre par les airs et me pose dans le parc à côté de la maison. Et là, paf ! Je tombe nez-à-nez avec un Xemacs. Exactement, comme la commande terminale de Linux pour exécuter le logiciel emacs, mais là n’est pas la question. Et donc là, même pas bonjour ni rien, il m’empale avec une épée conique en plein pancréas, le fourbe ! Et après il m’a jeté dans une espèce de trou noir et l’instant d’après j’étais plongé dans un infini espace noir dépourvu de gravité. Et bien que cette histoire n’a durée que quelques minute j’ai cru y être resté des semaines. Et au moment où je commençais à désespérer, une voix s’est mise à me dire que des choses gentilles : « Pourquoi vouloir y retourner ? Quel est l’intérêt de ta vie ? » « Personne ne t’aime » « Jamais personne ne t’as considéré comme son meilleur ami ». Suite à quoi mon aura s’est mise à devenir violette avec des sortes de taches noires brulant à l’intérieur. C’était en fait ma peau qui se consumait. Quelques heures plus tard le « portail » se rouvrit et mon corps délabré retomba aux pieds du Xemacs. Et il ne manqua pas de m’égorger puis me taillader le torse. Sympa comme type ouais, je me suis fait la même remarque. Et là, erreur fatale pour lui, il a dit : « Quel dommage… Dire qu’on comptait sur ce type. Quelle bêtise ! ». Ni une ni deux j’ai revêtu mon aura verte, histoire de faire repousser deux trois trucs manquant. Du coup je lui ai demandé ce qu’ils me voulaient tous mais j’ai seulement eu droit à un « on se reverra » suivit d’un swip – téléportation. »
– Drôle d’histoire n’est-pas ?
– Au moins on sait qu’à priori, si t’es suffisamment fort, ils veulent ton aide.
– Ouais mais si je les déçoit, c’est la mort. C’est pas cool ça, j’aime pas qu’on me foute la pression. Et sinon, j’y pense, tu veux voir un truc trop fort ?
– Du tout, je préfère les trucs bidons mais je voudrai surtout pas te couper dans ton élan.
Je m’enleva mon blouson, puis déboutonna ma chemise. J’ôtai ensuite ma ceinture et mon pantalon…
– Oh oh oh ! Du calme tu compte me montrer quoi Antoine ? C’est bien d’être fier de son corps mon faudrait peut-être s’arrêter là.
– Ah mais j’avais fini, c’était juste pour pas les déchirer. Et puis je connais une certaine infirmière à qui ça a fait très plaisir d’en voir plus. Elle a été très impressionnée.
– J’en doute pas… Et donc ?
Je me mis alors à quatre pattes et contracta mes muscles puis pensa fort aux ours et… Tada !
– Un ours ?
– Mourf wouf aounfe.
– Ah c’est con tu peux plus parler…
– Si si mais c’était pour le fun. Et maintenant, le grand final : déploiement des ailes !
– Ah quand même ! C’est vrai qu’un ours avec des ailes c’est déjà plus classe. Mais juste une question : pourquoi faire ?
– …
– C’est bien ce qui me semblait aussi.
– Trouble fête. Bon bah moi je vais hiberner.
– Oh le gentil nounours est fâché ?
– Ggrrrrr
– Oh la sale bête mais c’est qu’il mordrai !
Il était temps de partir. J’vais lui monter à quel point c’est classe un ours qui vole ! Allez hop décolla… BAM, en plein dans un arbre. Ah quand même ! Pas facile de soulever un ours avec des ailes, aussi puissantes soient-elles. Je me retransforma alors en humain et parti, tête baissée, entendant les rires incessant de mon ami.
Vibration… vibration… (téléphone sur silencieux qui sonne)
Allo ? Oui Jérémy ? Ah merde ! J’arrive…
C’est vrai que c’était moi qui l’avais amené et du coup, je dois aussi le redéposer.
– Ah bah c’est pas trop tôt ! Regarde la belle scelle. Mais oui mais oui, elle est pour toi !
– T’as pas trop l’impression de profiter ? Et puis j’étais un ours, pas un chien ni un cheval.
– Allez hue ! En route pour de nouvelles aventures !