Qu’est-ce donc ? Jamais entendu parler de ce film ? C’est pour ainsi dire normal puisque sa sortie fut très limitée (seulement 10 salles en France) et il a rapporté moins de 800 000 $. Et c’est purement par hasard que je suis tombé sur la bande-annonce. Et comme rarement ça m’est arrivé, ce film m’a parlé.
Tiré d’un livre de Joe Dunthorne, le film raconte l’histoire très particulière d’un garçon plutôt lunatique, Oliver Tate (Craig Roberts). Sa vie n’est pas très facile entre son manque d’amis, ses parents dont la flamme s’est éteinte, et son inaptitude à plaire aux filles. Il en pince d’ailleurs pour une pyromane dépressive : Jordana Bevan (Yasmin Paige). Cette dernière n’est d’ailleurs pas insensible à ce qu’il ressent et elle décide de lui laisser sa chance. Mais leur idylle est menacée par leurs problèmes respectifs : la mère de Jordana est mourante et celle de Oliver est soupçonnée d’infidélité. Le manque de communication fait parfois faire des erreurs…
En voilà un film assez inhabituel. On voit beaucoup de romances, souvent tristes, mais quand c’est à la sauce anglais dépressif, le résultat est perturbant et troublant. Si on reprochera l’habituel retenue des baisés (sans langue), on s’étonnera de l’intensité et du réalisme de leur amour, notamment grâce au talent des jeunes acteurs. Et quand on s’intéresse au cas de gens « différents », cela donne un côté encore plus humain à l’histoire. La réalisation rudimentaire et amateur donne aussi un aspect reportage au film, renforçant son côté réaliste. Genre oblige, le film est très lent et les gens réagissent de façon très bizarre et inappropriée. Tout cela donne un film est unique, une anomalie, mais c’est tellement brillant et touchant qu’on ne peut qu’être conquis.